Pour simplifier, Noël c’est une fête hédoniste et c’est très bien comme ça et l’art est devenu un produit. A partir de là, on va chercher ce qu’on appelle le bonheur dans ces petits moments personnels. La communauté n’est pas forcément source de joie. En réalité, on s’en fout de Noël et de ce bonheur factice, tout comme au final, l’art n’est que de l’art et n’est pas ce que nous pouvons placer au centre. Il nous faut chercher ce qui compte réellement, et non ce n’est pas dans l’art ni dans Noël que tout cela se trouve. L’intérêt c’est d’être utile, de donner du sens et d’en avoir. Le reste on s’en fout. Tout le problème est là, être utile, avoir du sens. Sentir que quelque part on fait partie de ce monde et de ses contraintes. Qu’on est en interaction avec le reste des gens et de ce monde que pourtant nous n’apprécions pas plus que ça. Tout le reste n’est que leurre..; Noël, l’art, président (main sur le cœur), éducation, etc, etc, etc… Alors on se perd et on se confond pour obtenir une once de reconnaissance virtuelle parce que la place occupée dans le monde réel est trop petite, trop vide, trop éloignée de ses propres ambitions, désirs, envies… On se raccroche à des artifices mais la vérité, c’est cette incapacité à s’adapter à un monde qui ne convient pas. Perdu au milieu d’une foule envahissante et grossissante, on cherche ce semblant de lumière. Aujourd’hui, on réclame, on négocie, on prie des attentions parce que plus rien n’est naturel puisqu’on est à la marge. Des cris muets du cœur silencieux qui appellent un soutien, une aide, une alternative à l’ingurgitation d’eau bénite au goulot ou d’hostie en ragoût.
Tout cela n’est qu’un appel à l’attention, aux regards, aux besoins d’être furtivement mais, encore un peu, au centre des regards et du temps qui passe. Le monde se construit et se détruit chaque jour et on erre à ses cotés en le tenant par la main mais sans véritablement entrer dans son chemin. Obtenir une rédemption quelconque peut être, mais confier la vierge à cet individu détruit, c’est prendre le risque d’enfanter un nouveau messie mais de perdre la virginité cristalline et déifiée. reste le choix. Brûler les livres ou avoir un nouveau guide de pacotilles. Tout est illusion mais cette illusion est notre quotidien et lorsque l’on sort de ce quotidien illusoire, on le regrette et on cherche par tous les moyens à revenir dans son giron. Il ne s’agit pas de revenir en arrière et de reproduire le passé, simplement de continuer la poursuite du chemin vers l’avant mais en retrouvant une démarche qui aurait du sens. Les journées sont longues si on ne sait pas les rendre courtes. Comme un alcoolique aviné, on cherche la ligne droite d’un monde qui n’est en réalité que sinueux dans sa construction et sa compréhension. On ne sait pas, on ne trouve pas mais on continue. Quand on sort de la route, on espère que l’opportunité de retourner sur cette autoroute de la normalité pour ne plus se sentir en trop ou à l’écart, en marge ou inutile. Ce qui compte, c’est d’être utile. Le reste, ça n’est que de l’art, ou le Père Noël.