Sto cadendo ma non rinuncero (I fall but i don’t give up)

Ça se termine toujours sous la pluie parce que le ciel pleure ce que tu ne peux plus pleurer. Les mots ne sont plus que des mots. Ce qu’il faudrait, c’est trouver le sens et juste l’envoyer. Juste balancer le sens à l’autre et c’est tout. Juste ça. Ne plus se forcer à expliquer ou à quémander de l’écouter, juste recevoir. Ressentir dans le plissement des lèvres de l’autre que l’information est reçue. Qu’il ne sert à rien de dire. Tout consommer avec mesure, avec modération et renoncer à l’ivresse, à l’oubli, à l’excès. Rester prostré dans un rapport sain et aseptisé.

Ça se termine toujours sous la pluie parce que sinon la lumière est trop forte et divulgue les tristesses et les souffrances. Et qu’il faut être fort et courageux, honnête et droit, franc et sincère. Dévoiler ses sentiments, ses envies, ses désirs. Alors je tangue. Je perds mes illusions. Avouer ses fautes ne consiste pas en un effort, c’est une torture l’aveu de faiblesse. Alors garder contenance et substance. Rester stoïque face aux tempêtes. Considérer les naufrages comme des aventures et les fins comme de nouveaux départs.

Ça se termine toujours sous la pluie parce que l’eau semble purifier des péchés et des travers. Balayer l’ennui et les méandres marécageux des scories inavouables et inavouées. S’en prendre aux orages et au tonnerre parce que, eux, seuls peuvent encore combattre contre cette haine, ce dégoût, cette force qui vient d’ailleurs et qui guide vers l’indicible, vers le chaos. Et rester droit. Debout. Contre les vents et marées, contre les embruns et les neiges, en face, front contre front, yeux dans les yeux, et avancer.

Ça se termine toujours sous la pluie parce que c’est après que vient le beau temps, l’espoir, et la libération. Que c’est parce qu’il y a des souffrances qu’il y a des répits et des joies. Des bonheurs fugaces parce que le reste n’est que houle et aveuglement. Être giflé par les coups des averses, griffé par l’eau qui blesse et sortir sec et indemne parce que rien ne doit faire chavirer. Le bateau rentrera au port parce que le port, c’est la paix recherchée. Et je tangue mais je ne sombre pas.

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