Rimanere perché fuggire sarebbe morire per alcuni

 

 

Partir nécessite un courage que rester n’implique pas. Partir, c’est mettre en avant des choix personnels au détriment de choix collectifs et parfois même au détriment de la raison la plus élémentaire. Partir c’est aussi se donner une nouvelle chance d’être soi, d’être celui (ou celle) que l’on se doit de devenir malgré tous les aléas qui ne sont pas les nôtres. Partir c’est se souvenir que rester est douloureux et que rester ne résout en rien les problèmes qu’on s’évite en partant. Partir c’est aussi se souvenir de ce que c’est que d’être vivant. Que cet air qui emplit nos poumons et qui nous fait avancer est gratuit mais, en réalité, ne l’est pas, cet air attend de nous que nous méritions de le piller parce qu’il ne veut pas ne pas servir à quelque chose. Que ce soit grand ou petit, mémorable ou oublié avant même d’être fait, il réclame son dû à l’action. Son dû au départ, à la découverte, au voyage, au nouveau.

Partir parce que, à un moment, rester coûte beaucoup trop cher et que les poches sont déjà trouées d’avoir été visitées et déchirées. Partir parce que rester n’est plus une alternative. Trouver, chercher l’endroit qui est notre, l’apprivoiser et se poser là à contempler les étoiles nimbées par les filets nuageux tissés par la nuit. Puisque tout commence avec la nuit, que tout se termine avec la pluie, le reste doit se vivre en plein jour et sous les feux ardents du soleil. Croire que demain apportera une onde fraîche et nouvelle et attendre que les jours passent alors que la seule issue est de changer. Croire que parce que le bouleversement ne se fait pas tout sera comme avant, tout sera rose et cotonneux alors que le avant est mort. Avant, jeune et naïf, crédule et entouré, aujourd’hui, vieux et expérimenté, incroyant et solitaire. Chercher la satisfaction d’une vie terne dans l’événement qui changera tout mais ne pas provoquer l’événement, ne pas aller au bout de l’idée. Rester parce que c’est plus simple, c’est plus responsable, c’est plus adulte alors que tout indique que seul le départ, seul le changement est souhaitable. Prendre le peu de courage qu’il reste pour quitter ce qui est établi et courir, fuir et construire autre chose, ailleurs. Mais non…. Rester parce qu’il faut accomplir le destin, cheminer sur le fil que nous avons tendu et croire que ça avance alors qu’au mieux tout cela stagne. Rester sur place en croyant avancer de peur de fuir parce que ce serait reculer.

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