Restez dans le rang pendant qu’il est trop tard…

L’utilisation de poncifs permet de placer un cadre dans lequel on peut, une fois celui-ci construit, se laisser aller à la nage libre. Tout comme la nage libre qui ne peut se pratiquer que dans le cadre du corps liquide, l’autorisation ou la permission de se lâcher ne peut se faire que parce que les règles sont établies. C’est en tout cas mon avis. Dès lors, il va m’être possible puisque le lecteur est désormais plus familier de ma personne, de poser mes vraies pensées qui seront beaucoup moins policées que mes propos jusqu’à maintenant. L’avant propos est posé.

Récemment, la problématique du rire que j’avais déjà abordée a refait surface dans ma sphère privée. Alors encore une fois j’insiste sur le fait que rire de tout est une obligation et que se défendre d’un acte comique est déjà montrer qu’on s’adresse à des porteurs d’intolérance et dans ce rapport là, ces avis sont totalement sans importance. Ce n’est pas parce qu’on rit d’une blague juive qu’on est antisémite, ce n’est pas parce qu’on rit d’une vanne sur les noirs qu’on est raciste et ce n’est pas parce qu’on se moque d’un handicap qu’on est sectaire ou je ne sais quelle connerie….

Ces mêmes personnes qui sont les premières à défendre la liberté d’expression viennent se poser en censeur dès lors qu’on touche à leurs problématiques ou à leurs intérêts. Je ne vois pas bien ce qu’on peut avoir comme autre sentiment que du mépris pour des gens qui adoptent ce type de comportement. Il faut être Charlie mais il ne faut surtout pas faire de blagues sur ci ou sur ça parce que ça me touche personnellement et je souffre dans mon petit cœur à moi que j’ai. De la même façon, cette intolérance primitive s’accompagne toujours du recours à la loi qui serait du coup la garante de la morale. A quel endroit dois je vomir? Il a été décidé par quelques personnes quelque part que ce n’était pas bien de rire ou de parler de telles ou telles choses donc si jamais on le fait on ne mérite que la prison, l’exil et même la mort! Les Charlie’s angels ont pleuré, se sont affichés, ont manifesté pour défendre le droit de chacun de s’exprimer et de dire ce qu’il veut. Ces personnes ont même dit que c’était la base de la démocratie! (Là, je ne vois que la tarte dans la gueule!)… Donc la démocratie (pardon, je ris… ), n’existe que parce qu’il y a la liberté de parole et de penser (hommage à l’exilé portugais) mais seulement sur les sujets qui ne les froissent pas. A partir de là, il n’y a aucune surprise à se retrouver avec une société molle, aseptisée et contrôlée puisqu’il y a, en réalité, une police de la pensée qui s’installe et pas seulement chez les personnes qui ont pignon sur rue mais bien, sur chacun d’entre nous. Chacun de son côté se plaint de l’inertie et de l’acceptation de l’autre de cette société mais chacun d’entre nous contribue à cette société en interdisant Dieudonné mais tolérant Desproges parce qu’il est mort?, en refusant de s’autoriser d’adopter la morale de Molière et de corriger les hommes en les divertissant, on s’autorise juste à fermer nos gueules devant toutes les saloperies qui nous arrivent alors que dire c’est exorciser… De la même façon, comme disait Beaumarchais par la bouche de Figaro: « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer. » De plus en plus de personnes signalent le retour d’une novlangue mais cette novlangue ne sera pas dangereuse si la pensée est déjà au préalable nettoyée des aspects les plus contestables de l’âme humaine.

Dans ce contexte et cette ambiance de dénonciation et de critique de la moindre pensée qui sort du rang, je revendique de rire des juifs, des handicapés, des arabes, des noirs, des blancs, des femmes, des chauves, des roux, des belges, des suisses, des arabes, des gros, des maigres, de tout ce qu’on veut parce que je suis tout cela à la fois et plus encore unitairement.

Si on veut rester vivant…. on sort du rang….

 

 

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