Quand la porcherie devient « The place to be »

Depuis l’aveu des pratiques abjectes de Harvey Weinstein, et je ne développerai pas plus avant pour ne pas risquer qu’on me jette l’opprobre mais les pratiques de ce type existent depuis tellement de temps que je ne pense pas que ça surprenne qui que ce soit au final, donc depuis cet aveu, le hashtag « balance ton porc » est apparu.  Plusieurs réflexions concernant cette proposition, la première étant l’aspect humain primaire qui vise à considérer qu’effectivement, il s’agit d’une bonne chose que la parole se libère et que les femmes se libèrent de ce fardeau d’une agression sexuelle. Bien sûr, tout acte de cette nature doit être condamné. C’est dit et bien dit, voilà. Première réflexion et non , je ne prends pas la défense des bourreaux, j’interroge. On parle de harcèlement; Et bien de harcèlement. Pas de viol ou de tentatives violentes. De harcèlement. Alors pourquoi sur un harcèlement, les victimes gardent si longtemps le silence? On va me répondre que le harceleur a une position dans la société qui fait que dénoncer est extrêmement compliqué. Admettons mais j’ai vraiment du mal avec cette réponse. Mais c’est moi sans doute…

Par contre, une chose est sûre parce qu’on la voit déjà apparaître sur les différents twitter, nous allons avoir une succession de dénonciations. On entre dans une ère du nettoyage qui me semble quand même contre productive. Le moindre homme un temps soit peu opposé à ces méthodes se retrouve immédiatement attaqué. L’ère du soupçon intégral. D’une part, ces accusations vont nécessairement affecter des hommes. S’ils sont coupables, la question ne se pose pas, mais s’ils sont innocents, les dégâts peuvent être très lourds. Ces accusations tous azimuts vont, de plus, dégrader la parole des vraies victimes. Comment allons nous faire pour démêler le vrai du faux de ces accusations? Tout le monde devient désormais coupable ou victime dans un galimatias improbable d’où la vérité ne pourra quasiment jamais émerger. Je souhaite que les issues soient positives mais la manière de faire me semble particulièrement nauséabonde et je passe sur les relents implicites que l’utilisation dans ce cadre du verbe balancer envoient. On n’est pas une balance, on défend la vérité et sa propre dignité.

Et puis, il y a les observations et les pensées débiles de certains qui mélangent les combats afin de tirer la couverture sur le leur, de peur qu’on les oublie. Ainsi, je reconnais volontiers que l’utilisation du mot porc n’est pas forcément la plus pertinente. Néanmoins, elle représente certaines personnes depuis suffisamment longtemps, de manière symbolique, qu’elle ne peut plus choquer personne. Sauf, à l’exception de, à part, un ancien chroniqueur de Ruquier qui place le spécisme comme vérité absolue en tout, pour tout, et à chaque instant. Donc un porc n’a plus de projection symbolique mais désigne bien l’animal et on ne peut pas donner à un individu le qualificatif de porc parce que c’est faire insulte à l’animal. Ainsi, l’homme n’est plus un loup pour l’homme et les dents de lapin, ou la ruse du renard, ou la fierté du paon, ou l’attitude bavarde de la pie etc etc etc sont appelés de fait à disparaître. Ah bah désolé mais on dénigre l’animal là parce que ces expressions peuvent tout à fait être reçues comme péjoratives. Sérieux c’est quoi le problème des spécistes? Déjà les végans étaient infects et insupportables… pire encore que les végétariens qui eux, sont juste totalement dénués d’humour, mais les spécistes ont atteint des abîmes de je ne sais même pas quoi tellement c’est hors sol, hors tout.

Le politiquement correct, en tout, tout le temps, pour tout, sur tout, totalement aseptisé et vraiment insupportable. Désolé, mais non je ne vais pas manger des steaks de tofu et non je n’ai pas l’intention de cesser ou même de ralentir ma consommation de viande, merde… que les abattoirs, que les bouchers, équarrisseurs, éleveurs etc, traitent les animaux de la façon la plus décente possible, je suis totalement d’accord mais faudrait voir à ne pas pousser le délire trop loin. Ces personnes sont beaucoup plus alarmées par la maltraitance envers une vache à l’abattoir qu’envers les peuples qui meurent quotidiennement (voir les deux billets précédents). Désolé, mais pour moi ça ne se vaut pas. Un animal ne vaut pas un humain. Continuez à combattre de toutes vos forces pour la préservation des poulets de Loué et la fourrure de chiens et laissez crever les somaliens ou les indiens. De toute façon, ce sont des noirs ou des paki, ça vaut moins qu’un veau. Evidemment, je grossis le trait et j’exagère volontaire mais les attitudes extrémistes de certains ne m’inspirent que ce type de comportement. Dans la souffrance d’une femme abusée, ils ne voient, eux, que le fait que le salopard soit comparé à un porc… De fait, je n’ai aucun scrupule  à considérer ces individus comme des poulpes, des méduses, des calmars géants et même mieux soyons fous, des kakapo. Messieurs, mesdames les spécistes, pour moi; vous êtes des kakapo, les végan sont des ânes, non pas à cause de la bêtise mais bien par l’aspect têtu, et les végétariens sont des oies, à cause du manque d’humour.

Evidemment, comme dans tout, il y a des exceptions et il ne s’agit pas de généraliser. J’ai cru croiser des végétariens dotés d’un certain sens de l’humour mais je crois. Un végan qui n’était pas obtus mais je ne retrouve plus son adresse internet et un spéciste, quoique je ne suis même pas sûr d’en avoir croisé tant l’image qu’ils projettent d’eux mêmes m’incitent seulement à fuir. Parce que, oui, je suis lâche mais je préfère surtout qu’on ne me fasse pas chier.

sources:

http://www.lefigaro.fr/cinema/2017/10/10/03002-20171010ARTFIG00369-agressions-sexuelles-les-accusations-pleuvent-sur-le-producteur-harvey-weinstein.php

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