A force, on se retrouve plongé dans une sorte de nostalgie construite de toutes pièces parce que les événements sont de plus en plus déprimants. De plus en plus, de nouvelles mauvaises , d’actes minables, d’attitudes liberticides…. mais tout passe… on ne peut plus rire de tout, on doit rendre des comptes sur tout, nos propos sont surveillés, nos pensées vont être contrôlées… mais tout passe… Il ne s’agit pas de s’offusquer sur la politique de Macron (main sur le cœur toussa toussa…), c’est devenu inutile et chacun peut mesurer, chaque jour, à quel point l’arnaque était belle. (Juste pour expliciter, le matin, on nous certifie que la France s’opposera de toutes ses forces à la reconduction du contrat des glyphosates… le midi, finalement on se donne trois ans pour en sortir, et en définitive, ça sera 5 ans parce que l’UE a décidé que ça sera 5 ans et pis c’est tout…). Non, il est inutile de remettre une couche… Mais cela contribue à faire de ce momentum, une période désagréable et même plus que cela. Cette époque ne donne pas envie d’être vécue parce que tout est aseptisé, parce que même ceux qui se prétendent révoltés, révoltants, révolutionnaires sont les premiers à accepter la bien-pensance et la bienséance. Sortir du rang c’est se condamner à se couper de ce que le monde attend de nous. Tout, aujourd’hui, se construit autour du consensus mou, il ne faut choquer personne, il ne faut heurter personne, tout doit être lisse et lavé plus blanc que blanc. Evidemment personne n’est supérieur à qui que ce soit en rien, tous égaux. Désolé mais non… nous ne sommes pas tous égaux. Comment pouvons nous être égaux à partir du moment où nous sommes tous différents? Il semble important, à un moment, de choisir son camp. Soit nous voulons une société uniformisée, dans laquelle tous sont considérés comme équivalents que l’on soit noir, femme, juif, nain ou chauve ou bien chacun est différent et chacun se démerde. Mais voilà, nous sommes dans le fameux « en même temps ». Il faut être différents mais être pareils. C’est le jour où nous pourrons tous être différents et assumer cette différence que nous pourrons oublier ces différences. Le fait de vouloir uniformiser tous les rapports et tous les codes construit cette société et nous empêche d’être ce qui devrait être nous.
Toutefois, nulle part il n’existe de mouvements qui viseraient à conforter nos différences. Il ne faut dire de mal de personne, il ne faut avoir de pensées divergentes sur rien. On se dit que certains subversifs n’auraient jamais eu droit de cité aujourd’hui et seraient factuellement immédiatement considérés comme des dangers pour l’état comme nous le voyons pour certains. Cette volonté de lisser les différences, d’uniformiser, s’appuie sur le retour de la novlangue, ce principe qui permet de faire de tous, des membres au service et agrégés à une société. Personne ne sera à part. Le discours tenu est celui de l’entretien des différences alors qu’en fait, il s’agit d’uniformiser. Il faut penser printemps, il faut être asexué, il faut être vegan, il faut être tolérant, il faut être tous. Chacun d’entre nous doit devenir un représentant parfait de l’ensemble. Il ne s’agit plus d’une société du 1+1 mais une société du 1=1. Alors ce travail sur la durée porte ces fruits, nous sommes tous les mêmes, avec les mêmes rêves, les mêmes buts et les mêmes envies. Le divergent est mis au ban de la société. Et nous nous complaisons dans cette uniformisation. Ainsi soit-il puisque la révolte ne vient pas, ne viendra pas… et quand nous serons tous les mêmes, quelque soit notre couleur, notre religion, notre sexe, notre taille (d’après vous est ce que « taille » qui suit « sexe » est volontaire ou non? ), notre physique, nos préférences dans quelques domaines que ce soit alors il sera trop tard mais nous serons bien… apparemment….