Perpet pour les faux braves

 

C’est au milieu des gens que je sens croître, en chaque instant, ma solitude. Tellement de sollicitations extérieures qui, en réalité, ne reflètent que la nécessité qu’éprouve l’autre mais qui ne correspond, en rien, à la mienne. Mettre de côté ses propres velléités afin qu’elles ne dérangent pas l’autre, semble être un apanage propre à l’absence de confiance. Evidemment, plus les éléments extérieurs s’unissent pour saper le peu de confiance en soi qui subsiste et plus l’effondrement est proportionnel à l’explosion/implosion… Les discours qui entourent et qui englobent et qui insistent sur le fait qu’il faut accepter, qu’il faut changer…  plier sans rompre ou rompre sans plier, mais ne plus rester dans cette boucle qui ne saurait, elle, évoluer si l’effort ne vient pas de soi. Alors voilà, il faut changer et que cela vienne de soi mais c’est le monde autour qui te le dit et qui t’y oblige. Le choix est forcément réduit ainsi. Tu te dois d’accepter cet état de faits et je me dois de m’y soumettre : je dois changer et que cela vienne de moi parce qu’il est admis que le monde autour de moi qui m’imprime cette obligation de changements, lui, ne changera pas. Il est obligatoire que tu changes et c’est une force abstraite et impalpable qui te dit de le faire alors qu’elle-même ne le fera pas. Mais tout va bien. Le monde comme il va en tournant sur lui-même dans une répétition éternelle et immuable oblige celui qui marche sur le coté de la route à entrer dans le chemin, dans le fameux cadre dont personne ne connait réellement la définition. Il faut devenir conforme à cette roue, à cette ritournelle, à ce mouvement perpétuel. Tu dois plier à cause d’un phénomène qui ne pliera jamais. Alors comme tout le monde, je me compromets à force de compromis parce que ce n’est que cela en définitive les compromis. Accepter que mon propre désir passe après celui d’un autre. Cela peut se concevoir en société mais dès lors, cela explique que je ne souhaite pas vivre en société. Toutefois, ne pas vivre en société nécessite une acceptation d’un statut de marginal qui ne me convient pas. Je en suis pas marginal, je suis différent. Hors cadre si l’on veut mais surtout désintéressé par ce cadre qui, au final, réellement, ne cadre d’autre que mes volontés d’être un autre ou au moins différent.

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