Attention… Poste résolument sexiste. Inutile de me le signaler, je le sais.
step 4
Les premières journées d’été apportaient une chaleur étouffante. Après les brumes et grisailles matinales, très vite, le soleil reprenait ses droits et signifiait à tous, sa forte présence. Il faisait chaud et les tenues des uns et des autres le prouvaient. Déjà, depuis longtemps, j’avais remarqué que les femmes devenaient de plus en plus belles depuis le passage de la frontière et cette effusion de beautés s’accentuait à mesure que les kilomètres s’alignaient en s’enfonçant dans les terres. Les tenues légères n’étaient sans doute pas étrangères à ce sentiment. Le fait aussi, sans doute, que l’expression d’une beauté physique ostentatoire n’était en rien prioritaire dans ces contrées. Elles étaient simples, elles étaient rayonnantes et illuminées par le soleil éclatant de ces terres bénies. Les cheveux flottaient en permanence dans les airs, portés par une légère bise. Les yeux étaient d’un noir profond mais les regards transpiraient le rire, la joie de vivre, les chants et la danse. Tous les corps semblaient fins, même s’ils ne l’étaient pas, tant les gestes semblaient fluides, mesurés, intelligents. Les peaux brûlées par le soleil arboraient un teint cuivré qui rehaussaient encore la beauté des sourires. Elles paraissaient toutes sorties d’un ballet au ralenti. Elles respiraient toutes, une grâce surhumaine, quasi divine et, à chaque croisement de rues, à chaque village, à chaque rencontre, je tombais profondément amoureux comme on tombe amoureux désormais, faute de mieux et pour passer le temps.
Etre entouré de tant de beautés corporelles mais aussi, architecturales, culturelles, symboliques me confortait dans mon choix d’être libre de sentiments. Le deuil était fait, digéré, fondu au fond de la mémoire parmi les objets perdus et les choses jamais retrouvées et l’essentiel résidait, désormais, dans l’idée d’éviter, par tous les moyens, de retomber dans ce piège stupide. C’était maintenant le supplice de la tentation.
Tout se réunissait pour me faire céder et me condamner à nouveau et c’est sur ma capacité de résistance que j’allais juger de ma force nouvelle de caractère. Il était trop tôt pour s’affubler d’une fardeau que je ne pourrais supporter et trop tard pour croire encore en la pureté des sentiments après les derniers événements.
Les murs débordaient de faïences ou de mosaïques toutes plus éclatantes les unes que les autres. Une sorte d’hommage aux couleurs fluo mais avec un immense bon goût, ce qui pouvait sembler antinomique et qui, en réalité, l’était. Le château était petit à première vue et le restait à la seconde mais l’intérieur prenait des proportions démesurées, un peu comme ces sacs dans les contes pour enfants qui semblent à taille humaine et qui finalement, cachent des autobus, trois éléphants, deux immeubles, 23 coffres forts et deux armées complètes prêtes au combat.
Et enfin, je me sentais à nouveau prêt au combat.