step 2
Et puis, posé au sommet d’une colline, au milieu d’une forêt de séquoias, ou d’autre chose, parce que ce ne sont que des arbres, je suis pas arboritologue moi, même ça je ne sais pas comment ça s’appelle, une cerise sur le gâteau. Nous avions traversé des campagnes verdoyantes, des forêts apaisantes et apaisées, des villages gorgés de soleil et de paix. Il m’avait fallu ce trajet pour retrouver ce sentiment oublié. Je dormais à nouveau. Beaucoup, trop. J’évacuais des mois, des années même, de poitrine compressée, oppressée et soudain, l’air, lui même, avait une saveur différente. Les nuages voilaient l’éclat matinal du soleil et, malgré cette nuée, il faisait chaud, lourd, sec. Nous nous étions couchés dans l’herbe quelques heures plus tôt, profitant de la rosée et de la fraîcheur du petit matin. Depuis deux jours, la moiteur des terres toscanes relevaient considérablement les températures corporelles.
Ce lit d’herbes hautes et cette couverture céleste avaient levé les dernières réticences, les derniers freins, les ultimes sursauts d’un passé finalement sans intérêts. La valse des nuages au dessus de nos têtes avaient balayé les derniers espoirs. Seuls, désormais, compteraient les jours du lendemain. L’entrée dans la ruine marquerait le tournant de la nouvelle vie rêvée des démons.