– Je sais qu’elle a un nouveau petit ami..; C’est comme ça qu’on dit?
– On ne dit rien dans ces cas là…
– En tout cas, quelqu’un me l’a dit…
– Tu parles à des gens toi, maintenant?
– Si je pouvais éviter de te parler parfois, je t’assure que ça me soulagerait vraiment.
– Ouais mais ça, tu ne peux plus maintenant
– Ne te mets pas en tête que ça puisse me faire plaisir…
– Je t’avoue que c’est un peu le cadet de mes soucis…
Ce qui faisait que toute cette histoire avait du sens, c’était la quantité de silences qu’on s’imposait entre deux méchancetés. Celui là fut long.
– Mais raconte ton truc, ça changera du bruit des vagues. Elle a donc un mec
– Ouais et je ne peux m’empêcher de me demander s’il l’aime mieux que moi, plus que moi… mieux que je ne l’ai fait ou mieux que je ne pourrais le faire. Je sais que c’est débile, mais j’aurais voulu voir ça de mes yeux. Me retrouver au coin de sa rue, un ciel bien noir au dessus de la ville. De toute façon, il y a toujours un ciel noir. Juste voir, de mes yeux, que la page est tournée, que le monde a changé, que je ne serai plus jamais celui qui entrera chez elle… Je vais continuer à me bourrer la gueule, tiens. Je vais juste boire toute la nuit. Et puis, je jetterai les bouteilles contre le mur pour qu’elles explosent en des milliers d’étoiles et je tournerai autour de cet univers en attendant qu’elle apparaisse au coin de sa rue. Et comme d’habitude, elle ne me verra pas, comme les autres fois, comme à chaque fois et les lumières s’éteindront, et je resterai là, au coin de sa rue à attendre qu’elle me voit enfin.