– C’est comme ça que bat le cœur d’une ville. Quand les gens vont et viennent de place en place, de rue en rue, de bar en bar. Quand chacun peut chanter une chanson qu’il invente en flânant dans les impasses sombres au milieu de la nuit. C’est quand les nuits sont douces et chaudes et que tu peux t’émerveiller sur le silence urbain seulement bercé par le bruit des vagues qui frappent la jetée. C’est quand cette lune là parle de nous pour nous raconter sa façon de tomber chaque matin au fond des eaux. C’est comme ça que bat le cœur des villes et c’est comme ça que devrait battre les nôtres. Mais ces soirées là sont de plus en plus rares et nos cœurs sont de plus en plus asséchés. Et malgré tout cela, je continue de chercher celle qui inondera à nouveau mon cœur parce que même si je n’espère plus, au fond, tout au fond, j’ai encore envie de croire que ça existe, qu’elle existe et qu’elle brille quelque part et qu’elle viendra.
Il y eut un long silence finalement pesant. Comme si ces quelques phrases avaient mis un point final à la magie pourtant réelle. Elle restait les yeux perdus dans le roulis des vagues. Sa cigarette pendant au bout de ses lèvres. Elle faisait partie de ces gens qui peuvent fumer une cigarette sans jamais la décoller des lèvres et qui réussissent même à parler.
– Je crois que je vais te priver de capot. Ce n’est pas que c’est ridicule quand tu médites, c’est juste que le résultat est encore plus chiant que quand tu ne médites pas. En fait, faut jamais te laisser seul toi!