Nuovo parole

 

Et puis, à force de suivre la pluie courir le long des rues désertées, la lumière apparait à l’angle d’un rêve. Il n’y avait plus véritablement d’espoir de parler comme ça le fut et puis, au coin des nuages qui se croisent, derrière les étoiles qui se couchent, naquit une possibilité d’une idylle, une possibilité d’un ailleurs, d’autre chose, autrement mais encore plus proche de ce que tout ce qui aurait dû être.

Et puis, au fond, les chemins ne valent que parce qu’ils ont un but, une fin, alors le bout du chemin emmène vers un autre monde qui reste à découvrir. Les promesses se font toujours par milliers, les rêves se partagent par centaines mais ce qui aurait dû être la fin ne fut finalement que le début d’un quelque chose qui se construit chaque jour depuis que les obligations se succédèrent.

Il plut longtemps, il plut violemment, sans cesse. Il plut et les éclaircies furent rares. Peut être même inexistantes. Avec les souvenirs, j’étais toujours arrêté au point où l’attente devenait plus jouissive que le voyage et pourtant, à force d’immobilisme, je dus reprendre le cours d’une vie à t’attendre. Un jour, et un autre, et d’autres encore à voir disparaitre les images qui alourdissaient les bagages et empêchaient d’avancer.

Et puis, se délester des poids qui écrasaient, des chaines qui emprisonnaient, des images qui empoisonnaient. Et voir, de plus en plus, à chaque instant, les rayons du soleil revenir sur les vallées et sur les chemins qui menaient jusqu’aux impasses d’un autre temps. Le chemin était semé d’embuches, et long, surtout lorsqu’il demeurait immobile. Il fallait briser les chaines invisibles, celles qui retenaient l’esprit, qui ternissaient l’âme. Il fallait trouver la force de reprendre la route, de rencontrer à nouveau, de croiser des regards et se dire qu’il serait possible de faire confiance à nouveau même si au fond, c’est faux.

Et puis, comprendre et admettre que le chemin, le destin, n’est pas celui d’un poète déchu ou d’un ange maudit. Que rien de ce qui se faisait n’allait dans le sens qui était imposé. Comprendre enfin que l’image construite, façonnée n’était qu’une image et qu’elle n’était que le mensonge des désirs d’une autre. Et comprendre enfin qu’il n’y avait pas d’autres choix et qu’il fallait avancer, reprendre le chemin, ressaisir le monde surtout s’il s’enfuit si longtemps. Renaitre et revivre. Et tout ce qui pourrait me ramener au passé partit en fumée, noyé dans les courants plus forts et plus profonds des nouvelles paroles des statues et des icones dressées sur un monde qui n’existait déjà plus et qui ne valait pas la peine d’exister.

Et puis regretter ce qui fut parce que ça n’aurait pas dû être. Regretter d’avoir cédé, d’avoir accepté alors que longtemps je m’y refusais. S’en vouloir d’avoir cédé alors que le seul moment mémorable était celui de l’indécision, du doute, de l’ignorance. S’en vouloir d’avoir cru alors que la raison disait de ne surtout pas y aller. Mais, enfin, se pardonner puisque les tempêtes passèrent, les naufrages furent oubliés et la vie reprit le flambeau. Deviner enfin dans les courbes nocturnes, les refrains des possibles et se dire que demain, l’odeur du jasmin aura à nouveau son éclat d’antan et qu’il ne sera plus perverti par les noirceurs des trahisons d’autrefois.

Et puis, enfin, entendre les nouveaux mots et les prononcer. Les entendre à nouveau comme des évidences crédibles cette fois et les comprendre comme des sens donnés à des évidences et non plus des mensonges inventés pour te piéger et te rendre marionnette d’une histoire qui ne sera jamais la mienne. Et enfin se libérer du vertige qui continuait d’entrainer les moindres émotions en un tourbillon qui n’était plus moi.

Et puis tout passe même si ça fait mal mais tout passe et rien ne change.

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