Loin et vite

Il y avait dans cette sédition des formes de courage qui pouvaient paraître maladroites ou même malheureuses pour d’aucun se donnant une chance de survivre. Cela pouvait sembler incongru mais il y avait encore des envies de vie derrière les méandres de l’âme blessée. Alors, je cherche, j’attends, j’espère, et puis je me dis que, finalement, ce qui donne du sens, ça n’est pas de faire ce que tout le monde peut faire et de la manière dont cela est imposé mais bien, plutôt, d’être juste là où cela a presque un sens. Enfin, comprendre que je ne suis pas un parmi la masse inerte et molle des semblables. Que ce que je peux apporter, vaut davantage qu’un faible salaire et une reconnaissance nulle des pairs et des receveurs. Peut être que, en réalité, ce qu’il faudrait, c’est davantage de confiance en soi, peut être même, de la prétention, en tout cas, ne plus se sentir fautif, depuis toujours, d’être là parce que c’est comme ça que j’ai été conçu. Sans faire exprès. Toujours ce sentiment d’être là par effraction, par accident et que le but du jeu a été de cumuler les handicaps, une identité qui n’est pas la mienne, une foi qui ne me concerne pas, une culture qui ne m’intéresse pas, une origine qui ne me correspond pas et, aucun soutien autour. Je finis par me dire que le changement d’identité sexuelle est bien plus simple. Et puis, je me reprends et j’arrête de rêver à un monde meilleur qui ne viendra pas de toute façon, pas dans cette vie, pas dans ce monde. Il y avait des espérances et des envies dans un autre age et dans une autre ambiance et puis, rongé par les catastrophes vitales crées par moi, il n’a plus resté que des regrets à avoir accordé de la confiance et du respect alors qu’il aurait fallu fuir et changer. Loin et vite.

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