La semaine politichienne de Smig – Splendor et décadence

Ainsi, je suis surpris que certains soient surpris que Kéké se comporte en Kéké… Il était évident depuis le début que le personnel convoqué pour représenter notre pays n’était pas à la hauteur des enjeux proposés. Un mafieux joueur de poker n’allait pas, sur le simple fait de pleurer pour avoir un poste ministériel, devenir un parangon de vertu et un exemple pour une jeunesse manifestante climatique. Il n’y avait rien à espérer d’un tel individu et il nous rappelle avec pertes mais surtout fracas, ou l’inverse, que l’indignité est un mot désormais inconnu dans le lexique gouvernemental et que le pire, n’est jamais atteint parce qu’on peut creuser plus profond encore. Et pour les efforts de forage, Rantanplan prouve qu’il n’est pas le dernier à mettre la main à la patte.

Ainsi, le ministre chargé des services de sécurité et d’espionnage de l’état se laisse négligemment et nonchalamment filmer pendant l’une de ses agapes nocturnes. Passons sur le fait que ce monsieur est marié depuis plus de trente ans, comme il aime à le rappeler.
Passons sur le fait que ce monsieur fait preuve d’une descente abrupte lorsqu’il s’agit de vodka rappelant la pente de l’oesophage luxembourgeois dans les travées bruxelloises. Passons sur le fait que ce monsieur engouffre profondément, ou pas, (j’avoue ne pas maitriser l’anatomie canine) sa langue chargée des vapeurs poutiniennes dans la bouche d’une jeune femme qu’il ne connaissait pas un quart d’heure plus tôt. Passons sur le fait que tout cela se passe un samedi soir, jour qui, depuis trois mois, est le théâtre de blessures physiques et morales de personnes fluorescentes mais aussi de personnes portant les uniformes qui représentent l’état et que lui-même est censé représenter ces héros du quotidien, quoiqu’on en dise. Passons sur le fait que cet individu, au mépris de toutes les lois de sécurité et de déontologie, se précipite, un samedi soir dans l’une des boites les plus prisées de Paris pour claquer le pognon que lui verse généreusement l’état pour une mission qu’il n’accomplit pas sans le moindre service d’ordre (Où est Alex!!!) et sans que personne ne lui dise que les bornes des limites de la décence sont franchies depuis des lustres et que tous les portables de la place sont en mode gros plan mais passons. Après tout il fait ce qu’il veut de son fric, tout comme la demoiselle fait ce qu’elle veut de son corps. Ainsi passons.

Ainsi, passons aussi sur le fait que ce sieur représente l’état, de par sa fonction, et représente même la France dans ce qu’elle a de plus identitaire, si tant est que cela existe encore, puisqu’il est ministre de l’intérieur. Ce statut ne signifie pas qu’il est demandé à cette personne de vérifier l’intérieur des citoyennes du pays mais bien qu’il s’agit de veiller à la sécurité des biens et des personnes à l’intérieur des frontières qui n’existent plus mais effectivement, puisque cela n’existe plus et que le pays est fréquemment soumis à des mécontentements fluo, à des incendies grenoblois ou à des coffres forts volants qui disparaissent, il peut se permettre tout et n’importe quoi mais passons.

En revanche, ce qui ne passe plus pour moi, et je ne parle que de moi, c’est la non surprise que cet acte représente. Cette bande de pieds nickelés élevée au rang de personnages de l’état a, tous les jours, depuis deux ans bientôt, montré qu’elle était totalement sans limites et sans contrôles, qu’elle peut faire ce qu’elle veut parce qu’elle se fout totalement du peuple (et oui, j’utilise ce terme à dessein même s’il froisse certains parce que, en l’occurrence, partisans ou opposants, ils s’en moquent) et que de toute façon, le peuple ou même simplement les citoyens ne peut rien dire, rien faire et même le fait de dire que, quand même, c’est moyen, pas bien, c’est trop, déjà trop, beaucoup trop. On attend avec détachement la première manifestation de la loi faiqueniouse qui viendra nous dire que tout cela est faux, que c’est un sosie, que c’est un montage vidéo, une hallucination collective, un iceberg titanesque.

Ce non événement est une marque de plus du mépris que cette classe de marcheurs dans le noir porte vis à vis d’autrui, de n’importe quel autrui sauf apparemment si cet autrui est jeune, blonde et jolie comme l’ex magazine dans lequel Casta aurait aussi fait la couverture avec gourmandise mais Closer était plus proche de l’événement.

Ainsi, ce non événement vient simplement confirmer une chose. Tant que le citoyen ne sera pas apte à exprimer clairement son opinion (c’est à dire autrement qu’à travers un bulletin de vote qui est le même quelque soit le nom inscrit), il ne se passera rien. Parce que clairement, le vrai événement de cette semaine n’est pas que Rantanplan fasse honneur à la race des canidés, ce n’est pas que Etienne Chouard et Régis de Castelnau débattent sur un média (juste ça me fait plaisir de le signaler qu’on soit d’accord ou pas avec eux mais un espace de liberté du dialogue est toujours à saluer et encore plus dans les temps qui ne courent plus mais marchent), ce n’est pas que Lyon ait perdu, c’est clairement que, malgré la pétition de Coralie Delaume et de David Cayla, l’assemblée ait accepté la privation (merci Mathieu Morel effectivement privatisation en fait mais privation c’est pas mal aussi en l’occurrence) d’ADP et qu’à aucun moment, mais alors aucun, le citoyen n’ait été interrogé, ait pu donner son avis qu’il soit positif ou négatif. Alors oui, on peut être contre le RIC, et c’est même sain, mais il est évident que défendre encore l’idée que la France est une démocratie pose véritablement question. Et dire que la France n’est pas une démocratie ne signifie pas qu’il s’agit d’une dictature, juste que le peuple, les citoyens, les gens, nous quoi, nous n’avons aucune possibilité d’exister et que, quand même, parfois, ça serait bien qu’on ait les moyens de dire des petites choses à ces dieux qui nous gouvernent ou à ces humains qui nous méprisent, au choix selon les sensibilités.

Erratum: où l’on apprend que finalement Kéké n’est même pas un tombeur de légende et que la dame en question est sa conseillère depuis x temps et qu’il n’y a rien là de spontané mais bien uniquement du glauque et de l’irrespectueux affiché…
En ajoutant pour la forme que les conseils de la conseillère sont tout de même loin d’être avisés lorsque l’on constate les actions emplies de pertinence de moquette sur le torse et chaine en or qui brille…

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