Le paradoxe des paradoxes après la cause des causes. Dans une assemblée quasi vide, comme à l’accoutumée, les représentants, non représentatifs, d’une république, non républicaine et encore moins démocratique, ont décidé d’introduire dans les classes, désormais, et donc, par la loi, le drapeau français, l’hymne national et le drapeau européen, en plus des cartes de France métropolitaine et outre marine. On passera sur le coût d’un drapeau autour de 10 euros pour le français, 4 euros pour celui avec des étoiles et une vingtaine d’euros pour la carte murale de France et donc de la dépense que cela suppose. On estime, après ristourne gouvernementale, le coût de l’opération à une vingtaine d’euros, par salle. Le pays n’étant pas en difficulté économique grave, ça n’a guère d’importance.
Déjà, les contestations se font autour d’un nationalisme qui reprendrait corps et force autour de cette proposition amendée par la droite et votée par la droite gouvernementale. Le retour à un chauvinisme visible autour des emblèmes de la France déplaît à certains. Les symboles de la République deviendraient ostentatoires et trop marqués, une offensive contre les valeurs républicaines.
Et tous les commentateurs de s’engouffrer dans cette brèche béante, ouverte comme pare feu, pour occulter l’essentiel de cette loi de l’école de la confiance. On va s’écharper sur ce drapeau de la nation, sur les paroles de la marseillaise et on néglige le torchon. On va se plaindre du symbole de la nation et ne pas se pencher sur les deux gros problèmes.
Le premier d’entre eux et le plus important, c’est le contenu même de cette loi. Elle contient plusieurs points dont chacun aurait mérité un vrai débat mais pour débattre, il aurait fallu que l’école concerne les élèves, les parents, les enseignants or l’avis des premiers concernés, osef un peu beaucoup. Pour débattre, il aurait fallu que nous soyons en démocratie mais ça aussi osef pour beaucoup. (Parenthèse utile: dire que nous ne sommes pas en démocratie, ne signifie pas nécessairement que nous sommes en dictature, seuls les bas du front de la pensée politique construisent le monde en binaire et de manière manichéenne. Il y a des dizaines de régimes ou systèmes politiques et la France est actuellement dans une oligarchie ploutocrate représentative, c’est comme ça et ça ne signifie pas nécessairement dictature mais ça ne signifie pas démocratie. Je ferme la parenthèse).
L’école obligatoire dès 3 ans (mesure symbolique qui concerne finalement un nombre réduit d’enfants, environ 25000 mais ça fait croire que ça bosse là haut), des instituts de formation des enseignants (afin de bien construire une formation uniforme et unique partout sur le territoire pour que le formatage et l’homogénéité des enseignants soient bien légaux et répondent aux critères de propagande attendus), des missions d’enseignement pour les surveillants (en gros, les gamins auront des cours dispensés par des personnes n’ayant ni la formation, ni les connaissances pour le faire mais tout ça, à un tarif réduit, le salaire max étant de 980 euros. A chacun de déterminer si c’est l’instruction qu’il envisage pour lui-même ou ses enfants ou plus largement la jeunesse de ce pays… économies quand tu nous tiens.), un conseil créé pour évaluer les établissements (composé de personnes choisies exclusivement par le ministère.. ça laisse rêveur…), des écoles ouvertes à l’expérimentation, avec l’autorisation de déroger au code de l’éducation selon les expériences, (je laisse chacun imaginer les dérives possibles communautaires, religieuses, idéologiques), un devoir d’exemplarité (parce que jusqu’à maintenant les enseignants n’étaient qu’une bande de gros cons affichant un amateurisme et une propension à l’open bar assez incroyable mais il s’agit surtout, en réalité, de rappeler l’obligation d’obéissance et de loyauté…Silence dans les rangs, surtout silence dans les rangs), des écoles internationales (avec un mélange public privé assez étrange visant à construire des écoles élitistes réservées aux familles favorisées mais dans le cadre du public, en gros, les petits vont payer pour les aisés des services auxquels ils n’ont pas droit), regrouper des cours du primaire et du collège pour faciliter l’acclimatation et l’inclusion des élèves de primaire au collège (et donc à terme la disparition des écoles primaires fondues dans un terme générique d’école avant le lycée, moins de lieux, moins d’enseignants, moins d’heures… économies quand tu nous tiens), et enfin, le dernier point, sur lequel je vais pouvoir revenir maintenant, les drapeaux. Evidemment, aucune de ces mesures n’a été faite après concertation avec qui que ce soit autre que le ministre et ses conseillers.
Ces mesures visent clairement à continuer le démantèlement de l’école publique telle que nous l’entendions, la vivions, la rêvions afin d’entretenir et d’alimenter les fameuses doctrines libérales qui, en réalité, ne sont que les doctrines capitalistes. Il n’y a rien de libéral à exiger le silence dans les rangs.
Alors, l’histoire du drapeau choque certains parce que les relents de l’identitarisme, du chauvinisme, du nationalisme, et d’autres ismes des soeurs zombres, souffleraient sur cette mesure. Cette histoire ferait encore le jeu des sœurs zombres déjà citées et qui décidément sont absolument partout en ce moment mais qu’on ne voit que si on veut absolument les voir, parce qu’il faut les voir, mais qu’on ne fera rien, comme d’habitude (oh oui, je sais qu’il y a eu des tags indignes et des actes de fils de puterie un peu partout, je sais) puisqu’on a fait barrage au mal!
Alors, on va mettre des drapeaux dans la classe et tout le monde s’inquiète parce que le drapeau français et son hymne sont les représentants du nationalisme et de la barbarie. J’ai beau chercher, il y a peu de réponses valables à une telle connerie. L’article 2 de notre constitution, dont tout le monde se fout, stipule que le drapeau, la langue et l’hymne sont les emblèmes de la France.
On peut trouver dérangeant qu’un pays arbore ses emblèmes à l’intérieur d’un lieu tel qu’une salle de classe mais considérer que les emblèmes du pays sont une problématique relève quand même d’une schizophrénie assez étrange.
Alors certains s’émeuvent qu’un chant violent et guerrier soit l’étendard de notre nation historiquement guerrière et donc violente soit…
D’autres s’offusquent qu’un drapeau associant les couleurs du roi et de la ville de Paris, en négligeant le reste du pays, représente notre identité, soit… mais il en est ainsi.
En démocratie, on pourrait revenir sur ces principes et proposer d’autres sons (je revendique personnellement La Fièvre de NTM comme hymne) d’autres bannières (les couleurs du PSG avec la tête du maure corse, les 11 hermines bretonnes et les couleurs de l’Ikurrina) mais nous ne sommes pas dans ce contexte et nous devons donc, faire avec ce que nous avons. Ces emblèmes sont l’histoire de ce pays et se veulent donc une partie commune de notre identité à tous. On peut le regretter mais il en est ainsi. Je regrette bien moi, que certains osent mettre des raisins secs dans le couscous mais ce n’est pas pour autant que j’arrête le couscous.
Alors, l’hymne, le drapeau français, ça pose problème, par contre, le drapeau européen semble n’en poser aucun, à personne, comme si l’acceptation du passage à cette techno structure aveugle était rédhibitoire, ingérée, digérée et même déjà évacuée. Personnellement, c’est bien cela qui me choque le plus. L’utilisation sans consultation d’un emblème qui n’est pas le notre, puisque non inscrit dans notre constitution.
Bien sûr, on objectera que la constitution européenne est supra nationale et que donc, le drapeau ue devient un emblème, sauf que nous avons voté non à cela, justement. La constitution de l’union européenne a été rejetée par le peuple français en 2005. On nous impose dans les classes, quelque chose que nous avons rejeté mais nous nous déchirons sur la pertinence de nos emblèmes historiques. On ne nous prend plus pour des cons, on est très très loin au delà puisque nous prouvons que nous sommes au delà de la connerie.
Les parents se montrent eurosceptiques, pour le moins, alors propagande auprès des enfants avec endoctrinement obligatoire mais ça passe crème. Et surtout, surtout, nous sommes en démocratie. L’endoctrinement continue, après les ppms où l’on apprend à fuir, se cacher, à avoir peur, à se cacher sous les tables et à être bien disciplinés, à scotcher les fenêtres et devenir le bon petit mouton qu’on a décidé que chacun serait.
Si d’aventure on se questionnait encore sur les raisons d’une démission ou du manque d’enseignants, peut être que la façon dont cette affaire a été réglée par nos « représentants » donnera un début de réponses aux questionneurs. De plus en plus, il s’agit d’appliquer benoîtement des consignes venues d’un autre monde hors sol, sans concertation, sans réflexion, dans l’urgence et si le prix humain est élevé, il n’est guère important si l’économie financière est manifeste.
De toute façon, un amendement posé par Ciotti et soutenu par Aurore et le frisotté, y avait caillou sous le mérou, (et oui, c’est un procès d’intention mais comme on ne me demande pas mon avis, ni à moi, ni à un autre, je suis dans l’obligation de me contenter des intentions et, depuis quelques temps, les intentions semblent particulièrement nauséabondes, pour ne pas dire fétides). Se non è vero e bene trovato