Il fait 5 degrés le jour, et les températures sont négatives la nuit. Pourtant, certains, parmi nous, se rassemblent sur les ronds-points. Selon les autorités (mais pouvons-nous considérer qu’un joueur de poker représente une quelconque autorité ?) et les commentateurs des salons d’excellence, qu’ils soient parisiens ou provinciaux, il ne s’agit que de gens d’extrême droite avec des revendications uniquement liées au prix du gasoil. Il ne semble pas nécessaire de développer davantage pour mesurer le mépris, la méconnaissance et le décalage qui existent dans la vision donnée de cet agglomérat disparate nommé peuple. Il y a aussi certains intellectuels, ou considérés comme tels, par d’autres intellectuels, qui les considèrent comme tels, parce que, eux-mêmes, considérés comme tels, par les mêmes, qui les considèrent comme tels, qui préfèrent s’interroger sur la notion même de peuple. Il y a donc des gens qui cherchent à définir ce qu’est le peuple et de mettre une définition dans le dictionnaire pendant que des vrais gens se rassemblent et ne représentent qu’eux-mêmes, c’est-à-dire une frange négligeable et détestable de la population parce que, supposée d’extrême droite et qui, finalement, ne représente rien, si ce n’est qu’eux-mêmes. Cette frange s’appelle le gouvernement. En effet, il ne fait que s’auto représenter, représente une minorité, est d’extrême droite et la majorité des gens n’a pas envie de le suivre.
Pour des raisons qui échapperaient à la conscience de n’importe quel individu doté d’un minimum de recul cognitif, il est interdit de considérer ce rassemblement de promeneurs endimanchés et goguenards comme le versant le plus violent de ce que la politique peut réserver. Or, la marche devient un sport violent et même extrême et seuls ceux, qui ont réussi à s’acheter, au préalable, un canapé pour rester assis, ne le voient pas. Il y a donc ceux qui restent dans leur standard cosy de vie propre et établie, qui appartiennent à ce que les élections ont déterminé comme représentants. Il y a ceux qui marchent en réclamant l’instauration d’un régime totalitaire incarné par un bellâtre juvien et une équipe de 30 suiveurs dont 32 sont des incompétents et des escrocs notoires et qu’on nomme gouvernement et qui symbolise ce que l’on peut imaginer de l’extrême.
L’extrême droite se caractérise par la mise en avant d’un nationalisme exacerbé. Certains flâneurs primesautiers considèrent que l’UE est une nation et que cette nation doit être forte. Ils envisagent de la doter d’une armée, d’un budget, d’un gouvernement. Une sorte d’empire de Star Wars avec Moscovici ou Barnier en Darth Vador d’opérettes mais aux brushings impeccables, et un empereur Palpatine, en lien avec Jack Daniel’s et le clan Campbell, qui gèreraient les affaires de l’empire sans rendre de compte à personne. C’est ce que nous avons et dans chaque région de cet empire napoléonien, un représentant de l’empire marche vers le contrôle toujours plus absolu. Les chefs de section sont nombreux et travaillent à l’unisson vers un monde meilleur, qu’ils se nomment Jupiteux ou Flamby, Tsipras ou Renzi, Merkel ou Rajoy, les missions sont claires et simples. Instaurer le pouvoir d’une oligarchie consanguine et non élue, et ça marche avec le soutien de ceux qui se considèrent comme des révolutionnaires parce qu’ils ont empêché la peste brune d’envahir les contreforts de la nation et qu’ils crachent vertueusement sur ce « peuple » qui exprime juste la difficulté de souffrir en silence. La première expression de ce qu’est l’extrême droite est remplie à son paroxysme. La nation européenne.
La seconde expression est la manière radicale avec laquelle ce nationalisme est formulé. Prenons une petite partie de cet immense empire, une partie contrôlée par un subordonné juvien. Afin de maitriser l’expression, on gère ce qui est de l’ordre du médiatique dans un premier temps. On place à la tête des institutions d’état des collaborateurs zélés et missionnés pour appliquer les consignes divines. Afin d’être certain que la dissidence n’ait pas voix au chapitre, on rédige un pan législatif donnant la possibilité de déclarer certaines sources comme illégitimes et on donne un nom latin, ça fait plus empire (Decodex), mais aussi de dénigrer les vecteurs d’infos avec des principes apparaissant bienveillants et sécurisants dit de loi faiqueniouse. Désormais, il faudra dire, écrire et montrer, ce que le gouvernement impérial considèrera comme recevable par la population d’abrutis, si facilement gouvernables, finalement. C’est mon ami, mon frère, mon valet, qui diffuse les informations, qui surveille les informations diffusées par les autres et qui interdit les informations diffusées par les autres si elles ne respectent pas la doxa que j’ai fondée. La manière radicale est, pour le coup, radicale, d’autant que les différents médias survivent grâce aux subventions impériales et que, la sortie de route, s’accompagnerait, fort logiquement, d’une fin de non recevoir quant aux paiements de ces dites subventions. La seconde expression de ce qu’est l’extrême droite est remplie à son paroxysme. Les medias sous contrôle.
A suivre…