La semaine politichienne de Smig – Casser du vieux

Brune ô, ma Brune, il nous manquait ta dernière saillie et le fait que tu nous rappelles, avec emphase, qu’il est désormais nécessaire de s’investissationner à fond, me plonge dans une stupéfaction qui devient de plus en plus constante et profonde. Il n’y a plus un jour où le combat de phrases moisies et pourries de l’exécutif macronien et de ses suppôts médiatiques, n’invite à une longue méditation sur le sens de ce monde et ce qu’il en reste.

Dans cette lutte acharnée à la une du jour, tu as beau, Brune ô ma Brune, t’ingénier à tenter par tous les moyens légaux à te démarquer du reste de l’équipe branquignolesque, tu ne peux rivaliser avec le maître de ses lieux. Le noble combat que tu mènes avec l’Aurore du gardien de chèvres ou avec la Marlène Hanounesque et son destin à la Galilée, avec le Kéké à la chaîne en or et la moquette de boite de nuit sous vodka ou à Tullius Détritus Griveaux ne peut connaitre d’issue triomphante face à un tel adversaire.

Ce maître des lieux des phrases péremptoires et pitoyables, ce Jupiter de la morale et du don de leçons universelles, intervient ponctuellement pour raviver le souvenir de son génie disruptif. C’est bien parce qu’il est le plus lamentable dans la moralisation moralisante puante qu’il est en haut de la pyramide de l’ignominie qu’installe quotidiennement ce monde macronien. Chaque jour, le messie descendu des cieux juviens réussit la prouesse de justifier son rang de la manière la plus abjecte et la plus éclatante qui soit. Il avait promis de réserver ses saillies verbales à une caste réduite à lui-même et pourtant, toujours soucieux de se maintenir proche de ses sujets, il ne put s’empêcher, à intervalles réguliers, de montrer la puissance de son arrogance et de son indifférence envers le bas peuple qu’il dit représenter.

Avec mansuétude et fortes courbettes courbaturantes, la parole divine fut reçue par la plèbe avec gratitude et bienveillance. Il souhaitait à l’une des nôtres (les nôtres étant ici les petits, ceux d’en bas, les zôtres quoi) un prompt rétablissement. Cette dame à l’age plus proche de Brizitte que lui même et aux multiples fractures crâniennes recevait, ainsi, l’attention momentanée du grand guérisseur souverain. Il compatissait et en faisait part, dans un geste qui l’honore et le grandit encore, si tant est que cela ne fusse (puisque la mode est au subjonctif) possible.

Toutefois, cependant, néanmoins, il fallait, à l’avenant, rappeler également que tout n’est pas permis et que, bien qu’il s’agisse quand même d’une mamie, on n’est pas chez mémé! Un conseil venu des sphères élyséennes ne saurait être ignoré et donc, le guide spirituel de la destruction nationale se devait de poser un nouveau commandement, un nouveau dogme, une nouvelle parole céleste.

Inspiré par son illustre prédécesseur, fondateur du bouddhisme, il appela la comateuse à davantage de sagesse. L’âge de la souffrante ne lui permettant pas d’accéder naturellement à un état spirituel suffisant, il fallait l’extrême onction présidentielle.
Ainsi, donc, il fallait que, enfin, cette dame au parcours militant, s’enquiert, au plus vite, de toute la sagesse et de toute la quiétude que son nouveau statut légumineux lui permettrait, sans aucun doute, de toucher très bientôt du doigt racorni que lui octroie son grand age grabataire. Il en parle en connaissance de cause.

Ainsi, Geneviève, de son lit de douleur, apprendra la sagesse. Ainsi, sa famille, au milieu des larmes et de la haine, récupérera ce soupçon de quiétude qui lui manque et, en dépit des images qui tournent sur tous les réseaux, au mépris de la dignité humaine élémentaire et à l’indifférence générale et surtout exécutive, l’affaire sera classée et rangée au fond des tiroirs du coffre fort d’Alexandre le grand, fils d’Allah, le confrère de notre juvien présipape déjà associé plus haut à Bouddha. Que de belles compagnies pour notre mec à nous qu’on a comme dirait Patricia. Puisqu’il faut toujours l’accompagner pour lui tenir la main de peur qu’il ne fasse pire que ce qu’il fait déjà, autant l’accompagner des plus grands guides spirituels puisque, désormais, il est marchand de quiétude et de sagesse à défaut de faire comme Enrico, marchand de bonheur.

Les vieux, selon le théorème de son maître à penser attaliesque, sont faits pour mourir, sauf ceux qui servent la cause. On a toujours besoin de bulletins dans l’urne. Alors, une mère de famille en moins, si ça permet aux autres de gagner en sagesse, c’est un prix raisonnable à payer. Du moment que se poursuit la marche forcée en avant dans les profondeurs des abysses bruxelloises, les pertes sont acceptables et les laisser pour compte, de plus en plus nombreux, seront nécessaires pour la grandeur du grand timonier fossoyeur de Alsthom, de ADP, de la SNCF, d’ENGIE ou de la FDJ. La place dans l’histoire des destructions civilisationnelles s’achète à un certain prix et si cela se fait sur le corps des fluorescents jaunatres pastisés, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, cela vaudra quand même la peine d’énucléer quelques gaulois réfractaires ou d’amputer quelques illettrés ivrognes. Il y a un pourcentage de pertes admises, autant en profiter pour réguler, de manière darwienne, la population sourde et bruyante surtout si elle vise à stagner sur les ronds points.

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