Et puis l’extrême droite envahit le monde et tout va mal.
Il ne s’agit pas de se dire que ces votes sont anodins, loin de là, ils sont juste le reflet d’une dérive mondiale. On met sous cette appellation d’extrême droite, toute sorte de choses qui ne sont pas forcément comparables. Le Brésil, les Philippines, la Hongrie, l’Italie ne répondent pas aux mêmes contraintes ou difficultés. Toutefois, le point commun qui réunit, selon moi, ces élus ne se trouvent pas dans le racisme, l’homophobie, la xénophobie, l’antisémitisme ou le machisme. Les mots en « isme » ou en « phobie » sont des variables d’ajustement évolutives selon les gouvernants. Il y a deux principes qui agissent indépendamment mais de manière convergente vers l’avènement de régimes considérés comme le mal par la bien-pensance sociale démocrate et plusieurs facteurs qui mis les uns avec les autres font que le chemin vers une idée de démocratie est quasiment mort en ce monde. Chacun d’entre nous sait désormais que la bien-pensance politique a construit l’avènement de partis qui n’ont en réalité d’extrême que le nom que certains veulent bien leur donner, j’y reviendrai.
La politique menée dans la plupart des pays à travers un consensus mou visant à privée les peuples de leur souveraineté s’essouffle enfin . Les cordes ont été tirées par des politiciens tous sortis du même moule idéologique et elles s’effilochent de plus en plus. A coup de pseudos-mesures inutiles et de coupes drastiques dans les budgets de maintien d’une illusoire cohésion sociale, finalement au service d’une élite médiatico-politico diplômée, s’est construit un sentiment de mal être pour les masses souffrantes. Les facteurs de l’arrivée au pouvoir de gens que nous ne voulions pas voir sont multiples et rejoignent tous les deux principes (qui en réalité n’est qu’un): l’incompétence crasse des politiciens, des journalistes et des économistes élevés au rang d’experts et qui ne voient que de façon dogmatique, l’ignorance dans laquelle, trop longtemps et trop profondément ont été maintenues les masses dites laborieuses mais qui sont le nombre, l’inertie provoquée par un corset à multiples facettes et devenu quasiment une seconde peau. L’incompétence crasse des politiciens n’est pas une incompétence, loin de là, elle est la volonté affichée de maintenir un système dans lequel la consanguinité est de mise.
L’incompétence des journalistes n’est pas une incompétence, loin de là, elle est le respect dû à la main qui te nourrit et ce ne sont plus, depuis longtemps, les auditeurs ou les lecteurs qui nourrissent les parasites mais bien les subventions publiques pour le mainstream. L’incompétence des experts auto-proclamés n’est pas une incompétence, loin de là, elle est la garantie de la reproduction d’un système qui se doit d’être inamovible pour conserver les privilèges de la caste. Il y a d’autres facteurs comme le maintien de l’ordre, de la sécurité, de la démographie, de la monnaie. Un équilibre artificiel et précaire dont, en fait, personne ne veut sortir. Ces facteurs ne font que répondre à la mise en place d’un principe double. Le principe qui régit le monde et qui fait que le pecunius vulgarus se sent délesté de lui-même tient du dogme. La foi en un dieu d’une part et la foi en une idéologie d’autre part. L’idéologie qui gouverne le monde et qui fait que, véritablement, il n’y a pas d’extrêmes, quoique ce soit politique, se résume en un acrostiche poétique: TINA. La seule chose qui vaille c’est de se conformer à l’idéologie capitaliste et à maintenir ce système. L’extrême droite n’envisage à aucun moment de sortir du capitalisme. L’extrême gauche ne l’envisage pas sérieusement non plus, rassurez-vous.
Il ne se passera rien. La politique menée partout dans le monde sera la même et ce quelque soit le dirigeant. Oh bien sûr, à la marge, ils tiendront des discours prompts à heurter la bien-pensance parce qu’il faut toujours savoir maintenir vivant un ennemi et encore plus quand celui-ci factuellement ne fait que servir vos intérêts. Les extrêmes ne sont que les chiffons rouges, les muletas agitées devant les taureaux castrés que sont devenus les peuples pour continuer à mettre en vitrine des pantins convenables et engoncés dans des costumes de luxe et qui donnent le change à la face du monde. Il vaut mieux un pantin juvien qu’une truie bretonne d’une quelconque race blonde parce que, au moins, le jupitérien ne s’en prendra pas aux minorités visibles ou invisibles ou inexistantes. Et puis, finalement, on s’aperçoit que si, il touche aux minorités et aux majorités et aux masses et beaucoup plus que l’autre ne l’aurait fait mais tout va bien puisque le capitalisme mondialisé continue sans problèmes. Et oui, en Italie, au Brésil, aux Philippines, en Hongrie, en Autriche, en Arabie Saoudite, en Algérie, au Cameroun, au Kenya, à Madagascar, il y a de nouveaux dirigeants qui inquiètent pour donner le change mais soyons tous rassurés. Le capitalisme se porte bien parce qu’il n’y a pas d’alternative.
Jupiteux fut l’un des premiers à féliciter le président brésilien nouvellement élu. C’est bien la preuve qu’il n’est pas si dangereux et que tout va bien puisque tout continue sans la moindre alternative. L’important n’est pas la chute …