Inoltre, ho perso di nuovo (et puis, j’ai encore perdu)

J’ai regardé dans mon passé pour voir si je trouvais des traces de bonheur auxquelles me rattacher. Ravaler les larmes et les sanglots qui brûlent la gorge. J’ai vu aux coins des forêts obscures, les danses de toutes ces nuits déjà oubliées puisque trop furtives, trop vite passées, trop vite oubliées. J’ai aperçu les rires de séduction, les yeux pétillants de satisfaction, les moments complices et les silences emplis de joie et d’espoir. Et puis, j’ai encore oublié.

J’ai touché dans mon futur du bout des doigts pour sentir un monde meilleur dans lequel me projeter. Avaler des couleuvres et les énergies venues d’ailleurs qui brûlent la peau . J’ai caressé dans le creux des nuages, les strip tease déjà disparus puisque jamais vécus, jamais réalisés, jamais contemplés. J’ai effleuré les regards amères, les cris d’indignation, les jours de pluie et les tintamarres bouffis d’orgueil et de honte. Et puis, j’ai encore effacé.

J’ai marché à travers mon histoire en regardant tout autour si je voyais encore des fleurs ouvertes et des parfums d’amour. Courir à perdre haleine et les jambes qui deviennent si lourdes. J’ai traversé les océans déchaînés, enchaînés par mes propres haines, les mers mortes de faim, de soif, de peur. J’ai parcouru les fleuves sombres et volontaires, les lacs sages et délétères, les rivières folles et les torrents incontrôlables. Et puis, j’ai encore rêvé.

J’ai ressenti dans mon présent, le moment de tourner les pages jaunies par trop de détours, dans lesquelles se noyer. Plonger au fond des ravins et voir les poumons qui se consument. J’ai éprouvé les chutes en apnée , les bousculades effrénées, les glissades non maîtrisées, non contrôlées, non désirées. J’ai subi les attaques des herbes folles et vigoureuses, des ombres blanches et lumineuses, des soleils ternes et des arbres agressifs. Et puis, j’ai encore failli.

J’ai entendu dans un autre monde pour comprendre des idiomes qui n’existent pas dans lesquels perdre la raison et retrouver la tête. Acquiescer à la moindre alerte et les oreilles qui saignent de trop de maux. J’ai écouté les murmures hurlés par des femmes muettes, les chants d’enfants, les plaintes psalmodiées, pleurées, injustifiées. J’ai compris les messes déraisonnables des nonnes acariâtres et fourbes, des prêches sombres et meurtriers, des oraisons funèbres et des communions violentes. Et puis, j’ai encore juré.

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