En réalité tout cela n’est pas grave. Tout cela ne compte pas. Cela ne change rien. Cela ne vaut rien. On peut se dire que c’est chaque fois de plus en plus difficile mais si le monde autour ne s’évertuait pas à nous le rappeler, il n’est pas impossible d’imaginer que, au final, et à force, l’oubli l’aurait emporté. Ce n’est pas qu’il s’agisse de quelque chose de néfaste ou de désagréable et même, en réalité, plutôt au contraire, c’est juste que cela n’a vraiment que peu d’importance. Au mieux cela signale à certains l’existence du sujet et ça fait toujours plaisir de sentir que, quelque part, le néant n’est pas toujours vainqueur.
Le temps défile et alors ? A moins d’avoir décidé de ne pas mourir, que cela était interdit par la convention de Genève (ou d’ailleurs, osef), il s’agit d’un lot commun et partagé de manière égale. Au moins pour une fois l’égalité est respectée. C’est déjà ça.
Evidemment, les différentes attentions reçues font toujours plaisir. Il ne s’agit pas de demeurer un ours coincé dans sa forêt. Evidemment, savoir qu’il y a des lieux et des moments où tu es le centre d’une pensée fugace et inutile reste toujours satisfaisant et même motivant parfois. Evidemment, je suis content d’exister pour certains. Plusieurs. Evidemment.
Surtout ne pas dire qu’on s’en fout, surtout ne pas dire qu’on s’en fout, surtout ne pas dire qu’on s’en fout…
Pour que les choses soient claires, il ne s’agit en réalité qu’une bafouille maladroite visant à poser des remerciements. Alors évidemment les remerciements, ça n’est pas un truc aisé, tout comme les demandes, surtout lorsqu’on est ours et reclus dans sa grotte. Cependant, personne n’espérait davantage ou plus ou mieux. Un petit quart d’heure sur un coin de table pour signaler que les marques furent reçues et appréciées mais qu’à aucun moment il n’était prévu que la journée d’après se déroule à la conception d’un remerciement.
Enfin, j’ai pris un an de plus…