Démocratie 2.0 (point 2: ce pouvoir correspond à un bout de papier)

Il s’agit d’un point essentiel contrairement à ce que l’on pourrait penser, enfin d’un autre côté je ne sais pas ce que vous pensez et même si vous le faites. Mais quoiqu’il en soit, la faculté de représentation est un leurre exceptionnel et parfaitement bien construit qui permet au peuple de se croire dépositaire d’un pouvoir ou d’un choix. Ainsi, chacun d’entre nous, sauf exceptions particulières et qui ne sont pas celles qu’elles devraient être, a un droit de vote. C’est à dire que chacun d’entre nous a le droit d’exprimer, à travers un bulletin, son choix. Et là, je ne peux que m’insurger ou au moins me poser la première question du jour: Quel choix? Le choix qu’on nous offre se porte sur des individus alors qu’on nous demande notre avis sur une philosophie. Je m’explique, si tant est que cela soit nécessaire.

La personne sur laquelle va se porter notre choix devrait être dépositaire d’une ligne, d’un cap idéologique ou philosophique visant à mener le pays vers des lendemains qui chantent ou au moins des jours ou il pleut moins, sauf en Bretagne on fait de la politique et non des miracles. (Spéciale dédicace).

On l’a vu tout particulièrement lors du second tour de l’élection présidentielle. Le vote devrait et semble encore être, pour les politiques, une adhésion du peuple à une pensée politique, une vision, un prooooooooojet!!!!!!!! Or, il se trouve, et cela depuis longtemps, que le vote est, en fait, en France, un concours miss France (put… on y revient!). L’élection consiste à mettre en avant, une personne sur des critères totalement subjectifs. En tout cas selon moi. La preuve de cette annonce essentielle que je viens de faire (je m’auto fais rire…) est l’élection de Jupiter. Nous avons tous conscience désormais que notre président (donc la main sur le cœur et toussa toussa…) a été élu par 70 % des votants au second tour et que l’abstention était déjà de 60 % environ, donc que notre président (la main sur le cœur à nouveau… On ne plaisante pas avec ça oh! La Marseillaise, c’est pas une blague! euh… pardon, on me rappelle dans l’oreillette que désormais c’est l’hymne à la joie… Ouais bah pareil! on rigole pas avec Beethoven!) est élu avec 30% des inscrits au second tour et que, parmi ses 30 %, combien était réellement convaincu par les arguments politiques de notre président (main sur le cœur…)?

Mais tout cela, vous le savez aussi bien que moi. Dès lors, ce qui pose problème est la légitimité et la validité de ce vote. Je m’explique. Notre président (main sur le cœur, pffff je fatigue) représente donc environ 30 % des personnes aptes au vote et, parmi ces 30 %, tous ne sont pas convaincus par lui, bien loin s’en faut, la plupart ayant voté Jupiter (main sur le cœur encore) pour éviter la peste brune et l’invasion nazie dans nos prés et nos campagnes. Nous y reviendrons sans doute un jour. Malgré mon niveau déplorable en mathématiques, j’affirme que 30% ne représente pas une majorité. (De plus, je compte très large puisqu’il semblerait en réalité que nous soyons plus proches des 20% mais chuuuuut, on nous regarde…).

Ainsi, donc, notre représentation suprême est en place parce que, un tiers, à peine, des personnes la soutient (cette représentation suprême) et même pas pour sa politique mais la plupart du temps pour en éviter une autre.

Et nous en arrivons au cœur du problème du jour, (pour une fois que nous n’avons pas la main dessus, le cœur), puisque notre élite se considère légitime avec un tiers des voix, à quel moment pouvons-nous légitimement considérer que justement, elle n’est pas légitime?

Cette fausse adhésion ne se fait pas en rapport avec des idées politiques ou philosophiques, elle se fait à partir d’un nom ou de présupposés. La légitimité est, de fait, apportée par un bout de papier glissé dans une urne qui consiste à indiquer une préférence et non une adhésion. De fait, comment considérez la validité d’un fait si cela s’exprime à travers un choix révélé par un bout de papier? C’est compliqué là hein? moi même, je suis perdu….

Chocolat blanc ou au lait? Et ça, c’est pour un second tour, sachant qu’au départ, on avait chocolat noir, nutella, aux noisettes, au riz soufflé, 70% de cacao, etc etc… donc si tu aimes le chocolat, tu as tellement de choix que pffff… mais si tu n’aimes pas le chocolat? Tu fais quoi? Et il se trouve qu’au niveau politique, les gens sont, majoritairement, en crise de foie et sont interdits de consommation de chocolat. Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas voter (manger du chocolat), c’est qu’ils ne peuvent pas en fait (la médecine ou le mental l’empêchent).

On peut critiquer ceux qui refusent de mettre ce bout de papier dans la boite mais, avec quels arguments? Je suis médicalement interdit de consommer du chocolat et l’on m’oblige à choisir un chocolat… c’est compliqué. Je vis dans un pays que les différentes politiques menées successivement ont détruit et ce, depuis des décennies. Il est évident, qu’à un moment, je ne puisse plus me sentir représenté par qui que ce soit venant de cette caste destructrice. j’exagère volontairement le trait mais en fait, pas tant que ça.

Pour revenir au sujet du jour, cette histoire de bout de papier pose différents problèmes. En effet, le bout de papier (comme j’essaie de l’expliquer avec la métaphore du chocolat) exprime une opinion ou plutôt un soutien momentané à un nom, à une personne. Premier problème, j’aime le chocolat mais on m’oblige à en choisir un. Cela signifie que je vais exprimer ma préférence, signifiant, par la même, mon dégoût des autres. Or, j’aime le chocolat au lait (je sais, je ne suis pas un fan en réalité du chocolat, mais maintenant que je suis enfermé dans cet exemple métaphorique, je ne peux plus en sortir, ou alors il faut que je recommence tout et je suis super fainéant donc ça ne m’intéresse pas de refaire…) mais cela ne veut pas dire que je n’aime pas le chocolat noir ou le blanc. On m’oblige donc à faire un choix qui anéantit l’existence même des autres possibles. Je ne peux ainsi pas prendre un carré de chaque tablette pour assouvir ma faim et mon gout de chocolat.

Second problème: aujourd’hui, j’aime le chocolat au lait, mais, demain, j’aurais peut être davantage envie de chocolat noir ou blanc. Or, tout retour en arrière est impossible et même interdit. Je choisis le chocolat au lait, je bouffe du chocolat au lait et pis c’est tout! Alors que dans la vie, j’ai le droit d’évoluer dans mes goûts, mes choix, mes préférences. En politique, cela m’est totalement interdit. (Je vais entrer soudain dans un point godwin absolu mais je m’en fous, j’assume: si les allemands, qui pour des raisons multiples, en 33, ont voté Hitler, avaient eu l’opportunité de voter en 38, quel aurait été le résultat? Peut être qu’il aurait été réélu, et même sans doute, mais, peut être aussi que certains auraient émis des réserves, des doutes… je ne sais pas, mais ce que je sais, c’est que si tu votes aujourd’hui pour untel, tu es condamné à être d’accord avec lui pour la durée de son mandat).

Troisième problème: le chocolat au lait que j’ai choisi avec le temps, perd de sa saveur, de sa qualité, de son gout. Je ne peux pas prendre un autre chocolat, je ne peux même pas prendre un autre chocolat au lait, je dois garder celui-là alors qu’il est avéré qu’il n’est plus bon. Il a fondu, le lait a tourné. Il est mort de sa propre inefficacité ou incompétence mais il reste en place. Il s’agit là d’un phénomène que nous connaissons tous et que nous vivons tous au quotidien, le principe de Peter. (Nous y reviendrons un jour parce que j’adore vraiment ce principe et qu’il est représentatif de notre modèle et pas uniquement politique).

Alors, ce bout de papier qui semble si insignifiant, si léger, si fluet devient une arme de destruction massive selon l’utilisation. Il fixe un choix sur lequel il est impossible de revenir. Il ne représente, en réalité, qu’une défiance aux autres possibles et rarement une adhésion, pourtant, il est considéré comme une adhésion alors qu’il n’est qu’une défiance. ( Alors là, au niveau de la construction de la phrase, je crois qu’on tape très très haut!). Le pouvoir correspond donc à un bout de papier.

En résumé, en conclusion, le pouvoir est un pouvoir apporté par un bout de papier qui ne devient un acte gravé dans le marbre. On ne peut ni le contester s’il n’est pas légitime, ni le changer s’il n’est pas à la hauteur de ses engagements, ni le modifier s’il s’essouffle avec le temps, ni même le mélanger avec d’autres papiers qui auraient eux-aussi des qualités.

Je m’aperçois soudain que mes billets qui visent à définir ma ligne de conduite paraissent moins léger et moins humoristiques qu’ils ne devraient l’être. J’en suis le premier désolé et je reconnais une certaine difficulté à l’humour face à ces éléments de politique primaire qui nous pourrissent la vie même si nous préférerions les occulter. Une bonne nouvelle ce jour cependant, une député de la majorité, considérant que ses revenus de parlementaires ne sont pas suffisants pour vivre décemment, et dieu comme nous la comprenons, vient d’être confondue dans l’exercice de sa profession. En effet, la député du Mans dans la Sarthe, organisait, pour 119 euros, des voyages à l’assemblée nationale pour 50 personnes. Je rappelle que l’assemblée nationale est la maison du peuple et que, de fait, l’entrée est gratuite (du moins le devrait-elle). Mais c’est normal. Vous l’aurez compris, je ne suis pas un fanatique du gouvernement actuel, je le reconnais, mais je vais tacher de rester toujours le plus honnête possible et, il me semble qu’une députée qui profite de sa position de parlementaire pour s’enrichir n’a rien à faire à l’assemblée. C’est en tout cas mon avis et quel que soit le bord politique, la sanction serait la même, selon moi. De la même façon, un député qui serait condamné pour coups et blessures ne peut légitimement rester impunément sur les bancs de l’assemblée. Mais, et c’est là où je veux en venir, ces deux personnages ont obtenu le plus grand nombre de petits bouts de papier. Ils sont donc légitimes et nous ne pouvons plus rien y faire. A méditer non?

 

3 réflexions au sujet de « Démocratie 2.0 (point 2: ce pouvoir correspond à un bout de papier) »

  1. Effectivement… Le temps breton est bien souvent aussi chagrin que le choix politique, et c’est dommage car je préfère le chocolat noir, 72% de cacao.

    1. Réponse tardive à Smig : Je passe par la porte de derrière… Pourquoi devrais-je faire comme si j’étais « pareille »? Pourquoi être différente « serait un besoin »? Je le suis de toute évidence et même, (et surtout) pour plaire, je ne peux être différente de ce que je suis, au risque en effet de déplaire. mais qu’est ce que plaire si l’on n’est pas soi même lorsque l’on plaît? Un jeu de miroirs qui ne tarde à casser.

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