Ce n’était pas tant le vent sur le bord de mer qui gênait ou le soleil trop présent qui brûlait les yeux. Paradoxe permanent de ce soleil que chacun attend et réclame et dont tout le monde se protège. Ce qui compte vraiment, c’est de savoir que tout cela a un sens. Le hasard n’existe pas. On peut se résoudre à croire que tout est manipulation divine mais ça n’a réellement aucune importance, ce qui compte c’est de comprendre que je ne bande pas par hasard. Ce qui existe c’est la conjonction de plusieurs événements, tous indépendants mais tous agissant dans la même direction pour le même but : l’érection. Elle peut être évidemment mentale, et elle n’est même en réalité que cela. Tout mécanisme corporel propre à une modification significative de mon être physique et mentale est en réalité l’acceptation d’un fait de vie. Le fait de justifier et d’exprimer sa propre vivacité de manière visuelle et palpable. Se prouver, à travers le corps et la réaction de l’autre que l’on vit, que l’on est et que cette survie a du sens, le sens que je lui donne même s’il parait insignifiant. Ainsi, le hasard prend sens et s’il y a sens, il n’y a plus hasard alors mes différents handicaps sont des sens qui donnent sens aux sens que je veux avoir.Et puis, il y a les ombres, les chemins de traverse et les vents contraires. Toutes ces choses qui font que la vie reste cette merveilleuse chose ancrée en nous. Parce que ancrer certaines choses apparemment c’est important. Enfin, il semblerait… Il existe tant de possibles que je n’ai pas voulus et qui continuent pourtant de nourrir mes quotidiens routiniers. Ce n’était pas tant toutes ces vies que nous subissons, las, fatigués par tant d’exigences que nous nous sommes imposés à nous mêmes, ce sont uniquement nos propres désirs et volontés inconscientes qui prennent le devant de la scène par le formatage structurel, fonctionnel, universel que chacun construit autour de son propre château de verre. Cela aurait été une belle aventure, un voyage audacieux vers un monde inconnu. les travers de cette humanité me fatiguaient de plus en plus. Je me devais de supporter mes congénères mais honnêtement, j’étais las de supporter ce que je considérais être de la médiocrité. Toutefois, je n’étais pas dupe de certaines réalités qui faisaient de moi, le plus médiocre de tout ce marasme. A bien y regarder, rien ne m’obligeait à supporter ce système, cette construction et à continuer d’espérer que les choses changent mais rien ne changerait plus. Tout était figé et ça n’était pas plus mal ainsi finalement.