De l’art… point trop n’en faut…. 1ère époque.

Au cours d’une discussion à bâtons rompus comme il en existe tant sur le net, j’ai eu l’occasion de disserter avec une personne très pertinente et cultivée de la notion d’art contemporain. Et ouais, je ne discute pas qu’avec des connards assoiffés de matches de foot ou attendant désespérément que je me décide à mettre notre président (main sur le cœur toussa, toussa) dehors… Les deux m’intéressent toujours mais en l’occurrence on parlait de ça!!!

L’image contient peut-être : ciel, plein air et eau

Il ne s’agit pas de juger de la valeur esthétique d’un travail, (j’ai toujours du mal à parler d’oeuvre pour certaines choses), mais plutôt d’un système économique qui nécessite une véritable interrogation. Dans le même temps, le fameux MG, m’enjoignait d’exprimer ma réflexion sur la culture d’état, et, mon dieu, ça ne va pas être beau.

Plusieurs points nécessitent une réflexion puisqu’ils portent interrogation. Il est même certains que j’oublierai certains aspects dans cette critique de ce qu’on pourrait appeler la culture d’état et je suppose déjà qu’il me faudra davantage que ce simple billet pour envisager toutes les possibilités de critiques à l’encontre de ce qu’est devenu l’art aujourd’hui.  La première interrogation est celle qui se construit autour de la notion même de culture aujourd’hui.

La culture, ou du moins ce que l’on nomme comme tel, est devenu un produit et même un enjeu commercial. L’idée même de production artistique ne se juge et ne se vit qu’à travers les retombées financières éventuelles générées par sa création. On tombe là, dès le départ, sur le premier écueil ou, au moins, sur la première problématique. Le fait de créer ne s’évalue plus selon la pertinence du propos mais bien selon les vertus économiques. Quels seront les bénéfices? Dès la conception du projet, on assiste à la constitution d’un cahier des charges et à un livre de comptes. L’inspiration mais aussi l’improvisation ne sont plus deux mamelles constructives de l’art. Il s’agit de produire. De reproduire à l’infini, des modèles qui ont fait leurs preuves. Elle est là, l’uniformisation de la culture, de l’art. Il ne faut plus faire de l’art, il faut faire du commerce. Chaque oeuvre ne voit le jour que sous la perspective de la rentabilité et non de ce qui lui est constitutif. En effet, la pertinence du propos, de la dénonciation, de la réflexion ne sont plus les pièces du puzzle qui vont légitimer la création. C’est le nombre de ventes ou de vues envisagées et effectuées qui va déterminer la faisabilité ou non du projet. Faire de la culture un simple produit peut s’entendre selon certaines visions mais la fonction de l’art n’est alors plus la même.

A partir de cette notion marchande, on touche les principes même de la création artistique. Si tout se passe selon le nombre de ventes, il faut que l’oeuvre créée consensus. Plaire au plus grand nombre et ce plus grand nombre n’existe qu’à travers les repères et les marques qu’il connait et qu’il a. Nos repères artistiques sont, majoritairement, consensuels puisque formatés. Encore une fois, on peut se dire que non, individuellement nous ne sommes pas victimes du conformisme artistique et pourtant… Ce qui, en vérité, pose problème, c’est la corrélation entre art et grand public. Alors évidemment, une oeuvre qui rencontre un succès populaire n’est pas nécessairement une oeuvre ou un travail détestable. Certaines œuvres véritablement artistiques furent des succès populaires et là n’est pas le problème. Qu’une oeuvre rencontre son public ne fait pas d’elle une sous oeuvre. Il faudrait vraiment poser les règles et le cadre de ce qui détermine une oeuvre d’art, et là on pourrait obtenir consensus. Tout peut donc être art mais ce qui va changer le regard c’est la faculté commerciale de ce concept. Puisque l’art est une marchandise, c’est le marketing qui va faire la différence. La campagne de promotion sur tous les supports possibles va rendre le travail faussement artistique et faire l’universalité du projet. Or, une oeuvre d’art doit-elle être universelle? Poser cette question montre d’emblée les contradictions de l’union du marketing et de l’art.

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