Les années passent et le sentiment amoureux s’étiole. Les preuves d’amour de l’autre n’apparaissent plus que comme des insatisfactions permanentes ou plutôt comme n’étant plus à la hauteur de nos attentes qui, chemin faisant, deviennent de plus en plus exigeantes et pointues. Nous attendons chaque fois davantage de l’autre, mieux, plus, plus haut, plus fort, plus loin. Forcément cette attente est d’autant plus vivace lorsqu’elle s’inscrit dans une durée et que celle-ci semble interminable. Plus de 1000 jours d’attente pour recevoir ça… La dernière mouture avait déjà cruellement laissé sur la faim et les différents événements de ces derniers mois laissaient espérer une révolte, un règlement de compte ou au moins de franches explications. Au cours de ces dernières années, tous les moyens furent bons pour que personne n’oublie ton existence. Et, évidemment, par personne, j’entends les fans ou ceux qui suivent ton actualité pour diverses raisons. La France ayant depuis longtemps, pour la majorité de ses habitants, oublié ton existence même. Être sous les feux des projecteurs en raison de multiples polémiques toutes aussi stupides et inutiles les unes que les autres permettait d’asseoir une présence et une vague posture de trublion et de marginal. Posture somme toute pertinente lorsqu’il s’agit de vendre des disques et de promouvoir quelques concerts. Malheureusement, la plupart de ces polémiques étaient suspectes et laissaient entrevoir des relents nauséabonds aussi bien dans la construction de privilèges que dans le jugement ou la prise de position extrêmement limite dans son approche politique. Très vite pour le fan que je suis, je n’ose pas encore dire que j’étais, l’essentiel fut de se tourner vers la musique et d’attendre impatiemment les véritables preuves d’amour que l’icône devait m’envoyer. Les deux derniers disques, et surtout le dernier, assez décevants pour ne pas dire honteux, entretenaient le doute quant à la possibilité d’une réconciliation éventuelle. Malgré tout, il fallait attendre et espérer. Alors, à grands renforts d’annonce publicitaires et d’événements construits pour accentuer l’attente et l’excitation de l’amoureux transi. Et voilà, biographie, biopic, nouvel album, nouvelle tournée. Le rêve des enfants forgerons abandonnés. Mais tout cela ne serait être un rêve que si, et seulement si, les objets étaient à la hauteur de l’attente qu’ils suscitèrent, or, force est de constater que, en plus des différents écarts pitoyables, la fonction première de l’idole, à savoir entretenir et même accentuer cette dévotion à son culte païen, est loin, mais alors très loin, d’être remplie et qu’au contraire, elle devient même logique, normale, cohérente et même obligatoire devant l’indigence des propositions. Certains pourront peut être trouver joie et bonheur à l’écoute de ce dernier opus, de cette dernière production, et grand bien leur fasse, mais la déception accumulée ces dernières années est ravivée par cette insulte faite à mon appareil auditif tout entier. Je n’aime pas ce disque. Il ne me convient pas. Il n’est pas le reflet de l’amour que je portais à cet artiste. Il n’est que la face cachée et/ou sombre d’un homme qui me déplaît. Les musiques sont sans saveur et déjà entendues et les paroles sont très loin de la qualité que j’attendais d’un tel artiste. alors même si je ne suis pas juge ni même critique d’art, mon cœur de midinette, fan de l’artiste, saigne devant et à l’écoute d’une telle déception. Et la déception est vive et, peut être, même tenace.
SOURCES:
https://www.ouest-france.fr/culture/musiques/morrissey-le-chanteur-des-smiths-hospitalise-587762
http://www.greenroom.fr/55494-morrissey-insatiable-polemiste/#08sW8XAAqYwRZr9h.97
https://parismatch.be/culture/musique/54469/lidole-insupportable-plongee-dans-le-phenomene-morrissey
https://www.rtbf.be/classic21/article/detail_morrissey-au-nobel-la-polemique?id=8144999
Poignant.