La semaine politichienne de Smig – Ce n’est pas du courage …

 

Ce n’est pas du courage de renier toutes les valeurs affichées depuis le début d’un mouvement et qui tournaient autour de la non représentativité et du refus du système clivant des partis, où seule une élite homogène, dans sa quête du pouvoir, vise à contrôler une population hétérogène.
Ce n’est pas du courage d’entrer dans le jeu qu’on a dénoncé pendant 3 mois en constituant une liste et un parti alors que les « pauvres » « abrutis » en jaune, sur les ronds points et dans les rues, n’ont eu de cesse de réclamer la fin de cette verticalité mortifère.
Ce n’est pas du courage de se mettre en avant, au nom d’un certain nombre, sans consultation de ce nombre certain.
Ce n’est pas du courage de prendre les noms symboliques de Gilets Jaunes ou de RIC, sans jamais poser les revendications qu’imposent ces deux entités symboliques comme cheval de bataille du combat. Repousser toutes idées de tirage au sort, d’horizontalité, de débats, d’échanges, refuser tout dialogue avec la masse, la plèbe, à l’image de tout parti politique ancestral qui se respecte et donc, qu’on ne respecte plus.
Ce n’est pas du courage de se présenter sans convictions, et en l’affichant sur les plateaux de télé, comme un étendard du bien, au nom de centaines de personnes qui elles, ont des convictions et se battent pour celles-ci depuis 12 semaines.
Ce n’est pas du courage de se présenter au suffrage universel, devant les électeurs, sans projet, et ce n’est pas parce que cela a fonctionné une fois, avec les dégats qu’on voit tous les jours, qu’il faut considérer cela comme un fait établi et que la politique, désormais, se résume à un sourire télégénique et des postures, au milieu de punchlines buzzatoires.
Ce n’est pas du courage de revendiquer ne pas avoir de lignes directrices, sur le sujet même des élections auxquelles on se présente, et ne pas savoir si on soutient ou si on combat l’entité pour laquelle on se présente.
Ce n’est pas du courage de ridiculiser davantage des gens qui sont sortis de chez eux et qui cherchent à se faire entendre justement parce qu’ils en ont assez d’être ridiculisés par une classe politique toujours plus méprisante, privilégiée, arrogante et incompétente à traiter les vrais problèmes humains.
Ce n’est pas du courage de se prostituer sur les plateaux télé en quête de notoriété et de lumière pour croire, enfin, qu’on existe.
Ce n’est pas du courage de quémander un poste, grassement rémunéré et sans véritable fonction opérationnelle, pour améliorer un ordinaire difficile, en voulant faire croire qu’il s’agira de défendre la veuve et l’orphelin, alors qu’il s’agira, seulement, de faire comme le syndicaliste des hauts fourneaux lorrains qui a trahi tous ses frères d’arme pour un chèque à 5 chiffres devant la virgule.
Ce n’est pas du courage de mentir aux gens honnêtes, de trahir ses frères de lutte, de profiter d’un système qu’on dénonce, d’être égoïste dans une démarche collective, égocentré dans une quête de notoriété, ridicule dans l’analyse politique, au nom des gens qui le sont moins, dépourvu de convictions au nom de gens qui ne sont que convictions.
Ce n’est pas du courage de devenir tout ce qu’on a fait semblant d’exécrer pour un peu de lumière, de notoriété et d’euros.

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