J’avais prévu dans un premier temps de commencer ce blog en expliquant le pourquoi du comment, en montrant quelques facettes personnelles afin que le personnage anonyme, auteur de ces lignes, paraisse moins inconnu ou intouchable. D’abord parce qu’il n’a rien d’intouchable, loin de là, et, de plus, parce qu’il a besoin de ce contact, élément qui justifie ce blog. Il était donc prévu de s’enthousiasmer sur les vacances qui viennent de se terminer pour la plupart d’entre nous ou des affres de l’esclavage moderne footballistique (ne vous inquiétez pas, nous reviendrons sur ces deux points dans des billets futurs).
Et puis, et puis, comme depuis 120 jours désormais, l’actualité nous apporte son lot d’humour et de frasques en tous genres grâce à l’émergence d’un comique exceptionnel. Apparu tel un météorite de la scène française, il a, en quelques mois seulement, bouleversé toutes nos habitudes et toutes nos références dans le code, de ce que d’aucun, nomme l’humour. Je reconnais volontiers un faible pour quelques clowns (avec un respect immense pour ce terme) dont certains controversés, (nous y reviendrons aussi) mais il se trouve que là, nous avons atteint des limites qui dépassent l’entendement humain. Nous avons, au milieu des chouchous et des papiers gras, du sable entre les orteils et des plaques d’huile sur les embruns, appris qu’une allocation allait connaitre une baisse de 5 euros.
Certains députés se sont empressés de signaler que cette somme n’était franchement pas suffisante pour entraîner la moindre vague de mécontentement. (Nous y reviendrons aussi, décidément…). Pendant que nous subissions les cris des enfants des autres sur des plages surpeuplées, le gouvernement (main sur le cœur, marseillaise, tout ça, tout ça…) a donc décidé de réduire l’allocation pour le logement. Ce que, nous autres, les pauvres, appelons communément APL, en justifiant cela par le fait que oh hein bon quand même c’est que 5 euros! Tout autre tentative de justification aurait été un tour d’équilibriste borgne et cul de jatte sur un fil enflammé au dessus du grand canyon américain ou plutôt en l’occurrence au dessus de l’atononium bruxellois.
Pourtant, comme tout bon français qui se respecte, nous avons signifié, et ce, même au milieu des pâtures de nos lieux de villégiature, que, quand même, c’était limite injuste et même, assez dégueulasse au final. Dans sa grande sagesse, le boss de l’état (main sur le cœur, marseillaise, tout ça, tout ça…) profite de la rentrée pour nous présenter son nouveau sketch rempli d’humour et d’inventivité, comme lui seul semble en avoir le secret. Désormais, le manque à gagner provoqué par cette fuite de ressources, sera compensé par les propriétaires qui vont baisser les loyers de 5 euros. Présentée ainsi, je ne sais même plus la réaction que nous devons ou pouvons avoir face à de tels propos. Une évidence en tout cas: l’illégitime (nous y reviendrons aussi) n’a pas dû être confronté à un propriétaire depuis 1972. J’invite donc tous les locataires à se présenter, dès demain, à leur propriétaire et à réclamer cette baisse, (j’adore faire des annonces pourries que personne ne lit…)… Je pense que l’accueil sera des plus chaleureux et accompagné de thé et de petits gâteaux même…
Bien évidemment, le raisonnement se tient. Nous avons, quand même, un monarque (main sur le cœur, marseillaise, toussa, toussa…) qui a des diplômes et de l’expérience (on ne rit pas dans le fond!). L’état verse 5 euros de moins aux bénéficiaires et les gentils propriétaires répercutent légitimement et avec le sourire, cette baisse (et la marmotte, elle prend un papier d’alu… bla bla bla…). Sans vouloir critiquer, ô grands dieux non! dans quel monde non capitaliste, un tel raisonnement serait appliqué dans la réalité? Bien que, selon notre illustrissime commandante Che Macronista (main sur le cœur, marseillaise, toussa, toussa…), la logique devienne imparable, elle me semble, et ce n’est qu’un avis personnel qui n’engage que moi, totalement utopique et illusoire. Il m’apparaît comme pour tout locataire évident que les propriétaires ne baisseront pas les loyers mais que le gouvernement, lui, baissera bien les allocations. Dans ce calcul, qui est le perdant?
Cependant, je ne tirerais pas sur l’ambulance des propriétaires. Tous ne sont pas des rentiers avides et même certains sont honnêtes et corrects (on ne rit pas dans le fond!!!!). Mais là, je dois avouer quand même, que l’humour de notre idole païenne déifiée (main sur le cœur… bla bla bla… pfff…) me laisse coi, pantois, abasourdi par cette audace comique, cette force burlesque, cette appétence à provoquer chez moi un rire quasi nerveux. J’affirme donc que , au delà de ses qualités déjà unanimement reconnues de gestionnaire et de coordinateur de l’âme humaine, notre immortelle pureté virginale statufiée et canonisée de son vivant (main vous savez où sinon….) est la personne qui se moque le plus et avec le plus de talent de ses con…génères. D’un autre côté, il aurait bien tort de se priver.
Je n’avais pas prévu de faire si long mais je ne résiste pas à l’envie d’évoquer sa blague précédente qui a provoqué chez des millions d’entre nous, un fou rire ravageur. Cette fameuse loi travail 2 (le nom lui même revêt à mes chastes oreilles, un son mystique qui me rappelle les plus grandes symphonies beethovéniennes que Bruxelles nous a imposées comme hymne non reconnu et sur lequel, le président de notre fabuleux pays est entré en fonction au Louvre, devant la pyramide, (main sur le cœur, la marsei… ah non, bah non, là du coup, ça ne fonctionne plus si ça n’est plus notre hymne euh… Ode à la joie, toussa, toussa… ça commence à piquer un peu…) nous invite à négocier avec notre employeur nos conditions de travail. Tout le monde a bien compris que le patron allait sortir vainqueur de cette loi puisque, évidemment, si la négociation tourne mal, c’est le licenciement. Certes. Toutefois, il me semble qu’un employeur risque de rencontrer quelques problèmes s’il s’avisait de vouloir utiliser ce code du travail (et vous vous doutez bien qu’il ne l’utilisera jamais), l’état. Maintenir du personnel ultra qualifié et diplômé à des niveaux de rémunérations aussi bas s’apparente à un tour de magie (des enseignants à bac +5 à moins de 2000 euros, des infirmières aux mêmes revenus approximativement , des personnes qui risquent quotidiennement leur vie avec des matériels surannés à l’autre bout du monde pour un salaire… passons… etc… etc… évidemment nous y reviendrons aussi et pas qu’un peu ). Heureusement que les fonctionnaires sont une cohorte zélée, égoïste, incohérente, inconsciente et désordonnée car sinon les ministres n’auraient pas assez de leur mandat pour renégocier tous les salaires et avantages. D’un autre côté, on récolte ce que l’on sème.
Pour CDP