Un dimanche pluvieux même sur les bords de l’océan, au milieu des pins et du sable. Ainsi, même privilégié, j’en suis réduit au même constat que le reste des gens « normaux » de mon monde « normal ». Attendre qu’il se passe quelque chose mais comme demain est férié, il se passe encore moins de choses qu’un dimanche « normal » et là où j’erre, ça veut dire qu’il ne se passe absolument rien. Mais ce vide est parfois salutaire ou, au moins, il est reposant et ça, pour être reposé, je suis totalement reposé. C’est toute l’anarchie qui se vit dans le non sens de ne rien faire et de ne pas se sentir utile alors que les journées sont trop courtes pour faire tout ce que l’on voudrait. Il y a dans l’oisiveté, un sentiment de culpabilité alors qu’en réalité, c’est là le vrai sens de la vie. Mais il faut donner du sens. Comme si le simple fait de vivre et de se nourrir de tout ce qui est autour et dedans n’était pas du sens à plein temps. Mais passons… Le sens, c’est de donner vie à des chiffres sur des écrans, des lettres sur des papiers carbone… Trouver du sens dans du bullshit job.
Le sens que moi je trouve dans ces journées grises et pluvieuses, maussades, c’est de prendre le temps de prendre le temps et tant pis, si aujourd’hui, je ne change pas la face du monde, de toute façon, je ne l’ai pas fait non plus hier et je ne le ferai pas demain. Parce que je n’en ai pas envie et que, de toutes façons, je n’en vois pas l’utilité puisqu’il est déterminé qu’il faut donner du sens, alors… Profiter tranquillement, sereinement de ce que ce dimanche offre comme possibles, faire du sport devant la télé et profiter du vent qui souffle, des oiseaux qui chantent ou pleurent et attendre que le jour s’estompe. Effectivement, ça ne ressemble à rien mais, en réalité, c’est tellement bon de ne pas se sentir attendu, ni pressé, ni oppressé par des volontés et des désirs extérieurs, juste être soi avec soi, c’est rare et, au final, c’est vraiment pas mal.