Derrière les songes éphémères et les rêves détruits par trop de poussière, sur les volcans lunaires des plaines du monde, se cachaient les vertes prairies des histoires féeriques contées par les elfes des mémoires obscurcies.
Au fond des bars à professionnelles avachies sur des tabourets trop hauts et inconfortables pour laisser paraître l’envie d’une conversation stérile, se tenaient les marins avinés des récits guerriers racontés par les bardes burinés.
Au dessus des volcans asséchés par les pluies torrentielles d’un autre âge et les orages violents d’un monde utopique détruit par les marées montantes des larmes enfantines se dressaient les sombres corbeaux des images glauques et infernales des châteaux gothiques en ruine.
Au fronton des édifices religieux en ruine et majestueux, attaqués par les vents brûlants et humides d’un autre temps et les tornades venues des souvenirs embrumés se plaçaient les bibliothèques mémorielles des existences lunatiques.
Sous les songes des princesses endormies et blessées par de trop longues nuits sans sommeil et trop de jours de pluie se faisaient les univers ensoleillés des folles nuits d’été et des mauvais jours d’automne.
En dehors de ces mondes enfiévrés, énervés et démembrés par des controverses futiles et des attaques laminaires d’envahisseurs pensifs de la nature mourante se pâmaient les serviteurs avides et sûrs de leurs certitudes ancestrales sur des barbus décharnés depuis des millénaires non vécus.
Et par dessus les sentiments qui reviennent et restent autour d’autres histoires, d’autres mouvances, d’autres feux qui s’éteignent et s’étreignent sur les marches des palais orientaux se redressaient les luttes ancestrales et les wagons de conflits désarmés aux multiples histoires ensanglantées et fiévreuses.
Et au loin , le cheveu collé et gras de nuits de labeur sous les assauts malhabiles et fébriles de larges marins suants la mer et les contrées lointaines se regardaient dans les yeux vides ces femmes de faibles vertus et de petites vies gigantesques.
Et plus loin encore, le pas maladroit, le talon cassé dans une main blafarde, le chaînon d’un sac vide, bon marché, qui pendouille dans l’autre, à l’orée d’une lisière fumeuse, se déhanchent toutes les femmes croisant les destinées et les souvenirs des déshérités de l’identité lacunaire.
Et tout au bout du chemin, derrière ce que j’aurais voulu garder et que j’ai perdu à force de ne plus savoir ce que je cherchais vraiment se tenait les formes lascives et mémorables de ses envies contrariées parce que, finalement, au loin, il reste elle.