Altrove, altrimenti, una volta

 

J’ai balayé les projets, j’ai refusé les longs discours. J’ai cherché si c’était vrai et j’ai passé mon tour. J’ai attendu que tout soit parfait et finalement, j’ai compris que ce ne serait pas pour cette fois. Alors, j’ai regardé autour et je me suis dit, après tant d’hésitations, allons au bout de l’histoire, on verra bien où nous mènera le compte à rebours. Tout est déjà décompté puisque tout tourne plus vite que nous. Que même si je le voulais, je n’arrêterais pas la machine qui tape comme un tambour. Après tout, je ne suis que ce que je suis et ce que j’aurais pu être, restera dans l’ombre des suppositions les plus imaginaires.

J’ai regardé les nuages s’envoler, j’ai passé le temps à compter les jours. Attendre que tout devienne de l’amour, c’était insupportable. Fallait plutôt reprendre la route, et marcher vers l’horizon. Ailleurs, y aura des chances d’être un autre, autrement et de ne plus attendre que tout soit en place. Alors, je suis parti dans les chemins de traverse, dans les murs du son et mes faiblesses et j’ai cherché la paix jusqu’à ce que le soleil tombe. Que même si je pouvais, je n’aurais pas su arrêter le cours . Après tout, à force de vouloir être ailleurs, je suis resté dans l’ombre de moi même puisque tout est imaginaire.

J’ai touché du bout des doigts, j’ai caressé des peaux de velours. J’ai regardé de loin des mondes s’effondrer à force de ne pas y aller. J’ai passé les hivers, les uns après les autres, et j’ai recommencé en été. J’ai partagé des souvenirs de vies que je n’avais pas vécues. Autrefois, j’aurais eu les chances d’être ailleurs, avant que tout ne me retienne dans un monde que j’ai laissé se construire autour de moi sans participer à sa chute. Que même si je fus bâtisseur, je ne pouvais repartir de rien. J’avais gardé les fonds baptismaux et les murs porteurs. Après tout, je ne reste que le même qui repart vers un nouvel imaginaire.

J’ai partagé des regrets, j’ai contemplé des mondes lourds. J’ai passé les nuits à espérer un miracle qui n’était que l’espoir d’un ailleurs moins sombre. J’ai passé mes futurs, les uns après les autres, et j’ai recommencé en hiver. Autrement, j’ai voulu faire autrement, ailleurs, autrefois et après. J’ai regardé dans le miroir liquide si j’étais sur la bonne route poussiéreuse. Que même si je suis seul, je le suis avec moi même. Accompagné par moi, comme mon Sancho sur les routes temporaires, à construire ce nouvel univers pour être face aux restes de moi sur Rossinante, à la conquête de moulins imaginaires.

Laisser un commentaire