4.

 

Alors on attend, on espère encore et encore. On se dit que demain sera meilleur parce qu’il commence aujourd’hui et en fait, on continue. Rien ne renait, tout se poursuit. Et on se tourne, on se retourne dans son lit en quête d’un sommeil qui ne vient pas, qui ne viendra pas… Obligé finalement de se lever parce qu’il faut faire quelque chose, il faut qu’il se passe quelque chose. Tourner entre le salon et la cuisine, chercher sur la multitude de chaines télé disponibles un truc qui accroche le regard, qui nourrisse l’attention. Scotché devant la chasse à la palombe en milieu marécageux ou sur un match de basket et être hypnotisé, obnubilé, bloqué sur les images mobiles. Mais rien. Pas de sommeil. Trop d’images qui résonnent. Trop de pistes à suivre ou à trouver, à explorer, à creuser. Retourner au frigo pour chercher nonchalamment un truc à manger ou à boire. Encore. Il me faut sortir. Arpenter les rues pour voir le monde se réveiller et retrouver une conscience que cette nuit avait particulièrement altérée. Prendre enfin cette décision, cette preuve d’une maturité qui n’existe pas de enfin faire ce que j’ai décidé. Enfiler un jean, le même qui traine sur la chaise depuis trois jours. Prendre le premier tee shirt sale dans le panier à linge, mettre la veste et se retrouver presque malgré soi dans l’escalier. Entendre les marches de bois grincer sous le poids de mes pas et descendre. Se précipiter lentement vers cet autre monde que je ne connais plus à force d’entretenir mon obsession pour cette affaire. Parce que c’est une affaire. Il n’y a pas de liens, il n’y a pas de pistes, pas de preuves. Même les morts ne semblent pas réels tant cet enchainement d’éléments n’a pas de cohérence. Chercher désespérément une logique. Il faut qu’il y ait une logique, un lien, une petite chose qui fait que tout cela trouve un sens. Sortir de ce cercle vicieux des questions qui tournent à vide et enfin avoir une réponse, ne serait-ce qu’une seule mais une réponse. Même en voulant faire autre chose, même en voulant occuper mon esprit sur des futilités, même en cherchant la foule et la respiration, rien n’y faisait. Tout tournait autour de ce mélange de tout qui ne donnait rien. Une foultitude d’indices qui devrait permettre d’avancer, et en fait tellement d’éléments que je ne savais plus par quoi commencer, lequel utiliser.

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