
Enfumage, paravents et pare-feux sont les trois mamelles du pouvoir actuel.
Le préalable du propos repose, évidemment, sur la condamnation sans fards, ni maquillages, ni zones d’ombre, de tout acte raciste ou antisémite ou homophobe ou sexiste ou tarte aux poiristes. Il ne s’agit, en aucune manière, de défendre qui que ce soit. Je n’en ai pas la compétence, et encore moins l’envie et surtout pas la folie de défendre ces individus là.
Dans un premier temps, et concomitamment à la naissance du mouvement gilet jaune, la foule sentimentale médiatique s’est empressée de mettre au devant des éléments de langage, la couleur brune.
Les spécialistes belliqueux et défenseurs du bien ont envahi les plateaux pour prévenir de l’invasion de la peste colorée. Il fallait absolument que le mouvement populaire devienne populiste et, de là, devienne nationaliste et forcément xénophobe, raciste, antisémite et j’en passe et des meilleurs. Un sursaut de gens qui, soudain, se réveillent face à un pouvoir aveugle et sourd, il fallait bien en faire des crasseux pour éviter la contagion. Parce que la peste, c’est contagieux et ça fait peur et ça rappelle Camus, alors forcément, c’est le mal. Tout a été fait pour décrédibiliser cette action.
Ils sont illettrés, ils s’habillent mal, ils sont confus, ils sont stupides, ils sont fachos, ils sont sales, ils parlent mal, ils sentent le tabac froid et le gasoil, ils noient leurs enfants dans la tamise, ils mangent des tartines au pain et des pâtes au beurre sans beurre, ils pensent mal, ils votent mal.
Et ça ne suffisait pas, ça ne suffisait plus pour continuer à laisser ce pouvoir exercer son ouvrage.
On continuait, tous les jours, à dresser des rideaux de fumée, à ériger en porte-paroles des gens qui ne l’étaient pas et qui étaient incapables d’assumer cette fonction. Des pensées courtes aux cheveux longs ou pas, mais vainqueurs d’un concours de circonstances auquel personne n’avait joué en réalité. Des Maxime, Éric, Ingrid, Priscilla, Christophe, Hayk, Jacqueline, Benjamin sont apparus de nulle part et ont profité de ce besoin d’humilier les petits pour apparaître partout, tout le temps et pour, à coups de phrases et de pensées simplistes, réduire, face au reste de l’opinion publique, ce mouvement à un ramassis de blaireaux.
Ensuite, il fut aisé et même simpliste de prendre les propos maladroits de gens non rompus à l’art médiatique et d’analyser le passé et les liens troubles de chacun, pour voir que ces gens n’étaient représentants de rien mais il fallait que ça continue pour permettre aux minables gouvernementaux de cacher, de mettre sous le boisseau, de taire les revendications et de faire taire ces gens. Il fallait un nouveau pare feu pour masquer la vraie horreur.
Mais ça ne suffisait pas.
Les lois les plus ridicules et les plus stupides continuaient à être votées par quelques pagliacci qui ne représentent même plus eux mêmes et les augmentations se poursuivaient tranquillement mais avec ces cons fluorescents, ça commençait à se voir alors il fallait taper dur, il fallait taper fort. Les antifas ne suffisaient plus. Ils avaient joué leur rôle pendant 3 mois mais ça commençait vraiment à faire chier l’intelligentsia bobo, bourgeoise, parisienne, féministe, islamo gauchiste, vegan, lgbt. Et puis, on ne peut pas non plus crever tous les yeux ou arracher tous les membres. Il va bien falloir qu’ils aillent bosser ces cons, un jour.
Mais ça ne suffisait pas.
Alors, on a fait d’un petit prof, un idéologue. Celui qui, derrière, en sourdine, commandait les actions jaunes, ne pouvait, en réalité, n’être qu’un facho de la pire engeance et donc, toute personne reprenant son discours ou ses idées ne pouvaient être, elle même, qu’un facho. Il le fallait mais ça ne suffisait pas. A force de lui refuser le droit de réponse mais malgré tout, de voir que certains continuaient à écouter son message et à le propager, ça commençait à se voir que tout n’était pas en règle. Si le message est nul, il s’autodétruit or il est désormais imprimé dans l’esprit de chacun, qu’on soit pour ou contre. Sa défense est maladroite dans la forme mais assez pertinente dans le fond alors, ça ne tient plus de le considérer uniquement comme un facho, il faut autre chose, il fallait plus encore parce que ça ne suffisait toujours pas.
Les tenants du statu quo, les inamovibles du non mouvement, les penseurs de l’immobilisme se sont réfugiés dans les dernières sources possibles d’indignation. Avant d’accuser, en ultime recours, de pédophilie et de crimes contre l’humanité, il restait l’épouvantail des points de la victoire de Dieu à franchir. Dieu gagne. On y est. Partout, les cris retentissent pour bien signifier que les fluorescents sont des représentants de ce que le genre humain a produit de pire.
Pendant des semaines, les gj ont été moqués parce qu’il n’y avait pas de blacks, de banlieusards, de muslims ou de je ne sais quelle minorité visible ou invisible dans leurs rangs. Pendant des semaines, il n’y avait que des bouseux qui ignoraient même que la Palestine existait, quelque part, sur la carte ou dans les imaginaires. Et soudain, parce que là, les bornes des limites étaient franchies, que ces cons ne lâchaient rien, soudain, le point de victoire de Dieu apparaît. Enfin!!! diront certains qui ont, depuis longtemps, cessé de voir plus loin que le bout du nez (j’ai peur que ça fasse godwin aussi cette expression), le gros con en jaune révèle enfin sa substance profonde, son moi profond, son surmoi, son ça, son ego, son putain d’atavisme de pureté de race ou de chômage pour tous les barbiers coiffeurs.
Il fallait en finir avec cette pseudo révolte, il fallait que ça cesse, il fallait enfin pouvoir retoucher la constitution pour esclavagiser définitivement ce qu’il reste de ce peuple. Il fallait que les doléances se taisent.
Merde, le banquier en bras de chemise avait fait des meetings de campagne castristes, la gourdasse sadienne de pacotilles avait même fait acte de prostitution chez le présentateur préféré des décérébrés, on avait mis des drapeaux dans les classes, on avait donné une augmentation, enfin non, on avait fait croire à une augmentation mais on avait augmenté les prix mais on avait fait ça dans le feutré, dans le non voyant, comme d’habitude, ça ne pouvait pas se voir, ça ne devait pas se voir. Et pourtant, pour la première fois depuis un siècle quasiment, les cons l’ont vu! Preuve que c’était toujours insuffisant.
Ils ne devaient pas voir les magouilles habituelles, les trahisons classiques, les humiliations quotidiennes et le mépris perpétuel. Ils ne devaient pas le savoir et pourtant, ils l’ont su alors, il fallait frapper. Mais les blessures, non plus, n’ont pas suffit, alors il fallait tuer. Et pas physiquement, mais symboliquement. On appela la mort en chemise blanche, cheveux gominés et mannequin à ses heures sur les plateaux télé du samedi soir. Celui qui n’a de cesse d’importer des conflits fabriqués de toutes pièces, partout où il passe. Celui qui brandit la muleta de la haine depuis 40 ans et qui maintient dans l’air cette odeur nauséabonde et putride. Relayée à foison, comme d’habitude, par les référents idéologues en vogue et en vue, l’idée que le jaune était toujours une couleur du mal revenait encore plus forte et vivace. Les indécrottables porteurs de roses organisèrent une marche en appelant à la rescousse, tous les responsables coupables, depuis un demi siècle de cette situation. Tous ceux qui ont joué à grands cris et à grands sauts sur la gueule, l’air vicié du padamalgame, se retrouvent pour marcher de concert afin de lutter contre la victoire de Dieu, même ceux qui n’étaient pas invités, pleuraient à chaudes larmes pour venir soutenir la marche contre le jaune. Décidément, on prête depuis deux ans à la marche, des vertus assez incroyables mais jamais celles d’arrêter de détruire le peu de dignité qu’il restait ou de nourrir les crève la faim. Mais ça ne suffisait toujours pas.
Et là dessus, là dessus, une bande de fanatiques du kebab hallal ne trouvent rien de mieux à faire, que de filmer et de balancer en boucle des insultes minables et indignes sur un mec sourd. Oui, ce mec a peut être des idées particulières, à combattre, mauvaises, erronées etc, etc, peut être… Mais, foncer à pieds joints dans le piège tendu grossièrement par les zélites, si ça n’est pas une preuve supérieure de connerie, ça y ressemble grandement. Les gj étaient attendus au tournant sur ce type d’événements. Tout le monde le savait mais on a quand même réussi à trouver quelques uns qui foncent tête baissée. Comment ne pas penser que ces gens sont des antifas qui ont fait castors? Et ça ne signifie pas qu’il y a complot. Personne n’en sait rien et moi encore moins qu’un autre. Il s’agit seulement, encore une fois, de s’interroger sur la nature humaine et de s’apercevoir que l’humain est toujours surprenant mais rarement en bien. Il y a une connerie à faire. Tout le monde le sait, tout le monde le voit clairement depuis au moins trois semaines et bah, bim bam boum, tu trouves toujours quelques connards pour faire cette connerie. Y a pas besoin de faire de complots en réalité, il y a juste à laisser les hommes, au sens générique du terme, se débrouiller et ça fera tranquillement l’affaire.
Il fallait que les phosphorescents fluorescents soient des antisémites pour finir de déconsidérer ce mouvement et une dizaine de porteurs de keffiehs délavés et de barbes colorées au henné se sont empressés de donner les armes pour ça.
Je me fous de savoir s’ils sont musulmans, kebabistes ou joueurs de foot, ils ont endossé une tunique fluo et ont eu un comportement qui ternit au minimum tous les autres colorés. Je me fous de savoir si c’est voulu, prémédité, construit par une puissance étrangère, par le kgb ou par rantanplan kéké de la casse, il se trouve qu’ils l’ont fait et que cela est relayé partout et que l’image est désastreuse. et qu’au final, ça s’arrange les affaires de Casta, mais pas Laetitia, et de Jupiteux et rien que pour ça, ces mecs mériteraient une sanction sévère.
Des rideaux de fumée, des paravents, des pare feux pour cacher les lois qui, chaque jour, passent dans notre dos et pour lesquelles nous ne voyons rien. Pendant que les drapeaux orneront les classes et que les parents 1,2,3 sur les pfafs administratifs feront la une des journaux, on supprime le droit de manifester, on supprime l’anonymat sur les réseaux et on détruit l’école républicaine et la sécu en souplesse, sur les pattes arrières, avant de s’attaquer définitivement aux restes des avantages, des acquis ou des libertés mais tous les partis marchent à l’unisson, même ceux qui ne sont pas invités, parce qu’il est des combats qui permettent de maintenir l’ordre et de faire taire des gens du peuple et ça, ça, ça n’a pas de prix quand on défend la représentativité. Faire taire et parler pour tous les autres, tous ensemble, pour revendiquer le bonheur de tous, même s’ils souffrent et même s’ils n’y ont pas le droit de l’ouvrir .