Revue de crèche 4 ( À quel moment tout cela est parti en sucette? )

 

Donc la ministre de la défense et des armées ou l’inverse ou le contraire, de toute façon la ministre des soldats quoi, considère que les armes vendues à l’Arabie Saoudite ne devaient pas servir au Yémen. Je n’ai pas les mots. A quel moment tout cela est parti en sucette?

Le premier ministre envisage donc de réformer le statut des cheminots et peut être même par ordonnances. Pourquoi pas? J’attends avec impatience la modification du statut d’élu par ordonnances. Entre retraites, salaires, avantages en nature, casiers judiciaires, et petits arrangements entre amis (oups Nadjat devient directrice d’Ipsos!!!) il y a de quoi faire aussi. Techniquement et intellectuellement, réduire le nombre de fonctionnaires n’est pas un tabou ni une insulte. Il suffit juste de choisir ceux qui ne méritent plus de l’être. Puisqu’on veut instaurer la méritocratie dans la fonction publique autant commencer par garder ceux qui méritent de rester de part leur fonction. On verra ensuite par rapport à leur manière de travailler. Mais déjà débarrassés des sénateurs, des conseillers généraux, des hauts-fonctionnaires, des sous préfets etc etc etc on devrait faire de véritables belles économies qui devraient permettre de conserver un train de vie correcte aux fonctionnaires utiles. Ah oui, je suis totalement anti-militariste donc niveau économies, on serait plus que bien. Chacun ses priorités. A quel moment tout cela est parti en sucette?

Mais Jawad a été acquitté. Désolé mais personnellement je considère que si la justice ne le condamne pas, c’est que le dossier est vide ou en tous cas pas suffisamment riche pour le condamner pour ce crime. Parce que j’entends certains dire que lui même à avoué vendre de la drogue et autres petits trafics minables, sauf que là en l’occurrence le gars était devant le juge pour association de malfaiteurs et terrorisme. Et ça personne ne peut prouver qu’il est coupable donc fin de l’histoire. De la même façon, le fait que T. Ramadan soit toujours en prison signifie que son dossier n’est peut être pas aussi vide que ce que ses défenseurs veulent bien faire croire. Ses défenseurs qui se sont généreusement cotisés pour recueillir 90.000 euros pour aider Ramadan. Comme quoi la connerie n’a pas de limites. Les mecs se cotisent pour donner du fric à un millionnaire. C’est beau. Par contre Weinstein, lui, fait faillite et personne ne fait de collecte pour le sauver, alors que pour l’instant il n’est pas condamné, et Kevin Spacey encore moins, sans parler de Woody Allen. A quel moment tout cela est parti en sucette?

Mais tout va bien…. ah oui, au fait, Orelsan, je ne connais pas son oeuvre, ou plutôt très mal, mais cette polémique sur ses victoires de la musique est quand même une grosse farce. Déjà, cette histoire date de presque dix ans et soudain on s’en souvient. Il s’est excusé. Il y a eu un procès. Il a été acquitté. Il faut quoi? qu’il fasse des films pornos comme Usul pour qu’on le laisse tranquille??? De la même façon, la gamine avec son voile qui est presque brûlée vive parce qu’elle aurait ou a, (honnêtement je m’en fous) écrit des trucs sur FB ou twitter… C’est juste lamentable. La laïcité devient une hypocrisie de chaque instant, sur tout et à tous les niveaux. Soyons très clairs avec ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas. Soit on accepte l’islam et auquel cas, il n’y a pas de discussion à avoir sur cette nana, soit on refuse l’islam et on l’interdit. On ne peut pas faire les deux en même temps et considérer que tout va bien. Parce que non justement tout ne va pas bien. Tout ne peut pas aller bien. L’islam est certes une religion mais aussi une culture. Une culture différente de la traditionnelle culture française. C’est comme ça. Soit on accepte soit on envoie les musulmans en terre musulmane. C’est extrême mais c’est factuel. On fait des histoires sur le voile, sur les horaires de piscine, sur les plats à la cantine, sur les mosquées, sur les programmes d’histoire ou de svt à l’école, sur les prières de rue, sur les incivilités, sur le sexisme, sur l’homophobie etc etc etc … Tout cela n’existe que parce que rien n’est clair. Tout est confus. Le pouvoir est confus, délétère, impopulaire, illégitime et donc n’est pas à même de régler les problèmes parce que nous avons laissé des gens incompétents et illégitimes gérer et contrôler nos vies. Et tout ne va pas bien. A quel moment tout cela est parti en sucette?

Sinon il y a le nouveau bac. Pour une fois, je vais rester mesuré sur les mesures de ce gouvernement (main sur le cœur toussa toussa) et je me dis que quand même, on va bien voir ce que ça vaut. De toute façon, sur l’éducation nationale, il y a suffisamment de polémique possible pour que celle ci n’ait pas lieu. A quel moment tout cela est parti en sucette?

70% des manchots devraient disparaître d’ici la fin du siècle. C’est à peu près le même pourcentage que les personnes qui ne font pas confiance à Jupiter (main sur le cœur toussa toussa) mais lui, il ne va pas disparaître avant la fin de son mandat. Ah bah, on n’est pas en démocratie donc forcément, à régime totalitaire, méthode totalitaire. Et les méthodes totalitaires ne sont pas le fait de Jupiter mais, il les utilise. Il aurait bien tort de ne pas le faire. A quel moment tout cela est parti en sucette?

Juste parce que c’est la nuit

 

Et tout recommence et tout continue et ça revient encore et encore. Ce sentiment qu’il n’y ait pas dans ce monde de place pour le superflu et l’inutile et que tout doit être productif, monnayable et lucratif. Dès lors, comprendre que ce qui fut construit ne correspond plus à ce que nous sommes, que ce qui fut détruit n’était pas ce que nous sommes, et que ce que le monde construit ne ressemble en rien à ce que le monde est. Une fois toutes ces vérités avalées, digérées, déféquées et même pour certaines ré-ingérées, que reste t’il comme possibilités de joie? L’espoir que les choses changent ne subsiste que parce que, au final, il n’y a pas d’autres alternatives. Chaque jour qui passe entretient ce vernis autour de nos actions. Certes, on peut toujours faire et devenir ce que le monde se propose d’offrir comme opportunités, certes… et pourtant….

Alors, il n’est plus temps ni lieu de se morfondre et d’attendre. Puisqu’il est admis qu’il en est ainsi et que demain sera aujourd’hui qui était déjà hier alors que se débattent les autres mondes au milieu de celui-ci. Faire ce que l’on peut parce que davantage serait trop et est de toute façon trop. Les règles sont posées et rien ne bousculera ce grand ajustement. Ce n’est pas grave. Ce n’est pas une faute. Le factuel l’emporte sur le rêve et le réveil est toujours de plus en plus lourd, difficile, pesant.

Ainsi, l’errance, les mains dans les poches, et la fumée des respirations dans le froid des matins blafards d’hiver s’accompagnent d’une forme de résignation. Le véritable combat, le véritable enjeu n’est plus dans la lutte acharnée contre le mal mais bien davantage le réveil des envies endormies. Avoir juste envie, et de là, mettre en boucle et en résonance ce qui fait rêver, ce qui démange, ce qui existe… Donner et trouver du sens et savoir pourquoi on se lève le matin parce que c’est la nuit.

Cosi i giorni e i notti devono…

Si les jours doivent se construire autour de cette routine et de cet ennui alors autant en prendre son parti et cesser de rêver afin de passer à autre chose parce qu’il est temps. Si les nuits doivent devenir l’exutoire et le réceptacle de toutes les frustrations passées et à venir, alors autant faire en sorte qu’elles se remplissent vite et qu’elles en dégueulent de ne plus pouvoir absorber les océans de larmes et de foutre versés sans but ni raisons ni objectifs.

Si les jours doivent devenir les moments de souffrance, de torture de chacun afin que la terre reçoive son quota d’enfer et laisse enfin respirer les oraisons de nos chemins, alors ainsi soit-il… Si les nuits doivent rester ce mystère qui fait que rien n’est jamais pareil, que tout se transforme au gré des pas et de leurs échos sur les pavés humides et saillants des chemins de traverse de la mémoire, alors que le moment vienne.

Si les jours doivent rester cet interlude factuel des immersions dans la vie collective, dans le réseau social, dans le silence abyssal et le fracas permanent, alors que viennent les symphonies et les oraisons. Si les nuits doivent faire des rêves, des réalités imaginaires, des symptômes de richesses, des pertes d’envie d’avoir été trop usés par l’usage et la fréquence, c’est que la fin est proche et arrive pendant qu’il est trop tard.

Si les jours doivent faire des mondes entiers, offerts aux délires et aux fantasmes, sans buts avérés, ni reconnus, pour chaque âme perdue au milieu de l’infini océan du vide de l’existence que le grand horloger construit chaque jour, et que les nuits doivent lutter encore et toujours pour maintenir ce semblant d’espoir qui fait que, encore, malgré tout, tout est possible, et plus encore, et qu’il suffit que le départ soit donné pour que la fin approche.

Si les jours doivent raconter encore cette histoire lancinante d’un lendemain qui chante et qui sera beau, alors qu’hier encore, il ne restait rien d’autre que des souvenirs, des trahisons, des larmes, du sang et un espoir déçu et déchu, alors qu’ils parlent encore puisqu’ils y croient encore. Si les nuits doivent réparer en cadence, en permanence, les dégâts des jours, les massacres des aurores, les catastrophes des aubes, les cataclysmes des crépuscules, alors ainsi soit-il. Le reste est éclipse.

Edificare altrimenti

Il faudrait ressentir certaines choses autrement. Glacer les temps et les époques afin de choisir celle à réveiller. Construire des ponts et des passerelles pour lier les univers disparates. Et revenir encore et toujours et encore sur un ouvrage non achevé. Se sentir complet dans la difformité et rempli par l’étrange. Sentir que les rivières qui s’écoulent à l’intérieur sont plus fortes et plus puissantes que les mondes en furie et en tempête. Ne plus ressentir de blessures, d’humiliations ou de gifles. Enfin atteindre la paix. Et bâtir autrement.

Il pourrait y avoir d’autres fondations, d’autres constructions, autrement. Des murs fondateurs défiant les cieux et cherchant dans le lit des étoiles les bonheurs enfouis sous des tonnes de pleurs et de de souffrances. Des racines si profondément ancrées dans les terres que les arracher n’entraîneraient que des fleuves de sang et de lymphe. Des nourritures venues du centre même des mondes pour se renouveler et se réchauffer sans cesse au contact de l’énergie brûlante et éternelle des noyaux célestes. Et rebâtir encore.

Il semblerait que tout serait possible et que les étages posés les uns sur les autres, les uns après les autres, avec leurs rêves inaccessibles, leurs désirs illusoires et leurs mécaniques inavouables, inavouées et inconnues, seraient, à chaque fois, des mondes uniques et individuels reliés les uns aux autres par la force de nos envies, de nos buts et de nos cauchemars. Que chaque étage devienne un monde et que chaque monde devienne un étage. Et bâtir à nouveau.

Il me revient tous ces bruits, ces sons et ces fureurs qui l’auraient fallu calmer. sur les grands escaliers aux larges marches de marbre, répandre le sang des naufragés et les larmes des épouses déchirées. Et pourtant, continuer à gravir les distances vers l’oubli et la lumière. Et faire de ces litres jetés depuis les hauteurs, des océans de volupté. Et rebâtir autrement.

Il faudrait voir au travers des lucarnes des fondations si le ciel a tenu compte des avancées, si la terre regarde ce nouvel édifice avec des yeux bienveillants et si les nuages crevés par les pierres acceptent de n’être plus que des oreillers cotonneux pour poser nos lamentations. Et bâtir davantage.

Il y aurait toutes ces portes à ouvrir pour voir le nouveau monde se désagréger sous nos yeux ébahis et accueillir tous les songes perdus dans nos immensités de plaintes, les recevoir à nouveau et leur donner place. Et Rebâtir encore une fois.

Il poserait tous ces regards effrayés sur ce nouveau monde inconnu, infini et interminable. Pour voir les larmes couler. Et bâtir encore une fois.

Tout détruire parce que tout est laid et rebâtir davantage.

Avrebbe dovuto o sarebbe possibile (Il aurait fallu ou il serait possible…)

Le monde a tellement d’autres choses à foutre que de se soucier de nous et, comme moi, l’ego des gens médiocres, il a de plus en plus de mal à le supporter. En réalité, c’est la foule animâle (volontaire) qui maintient cet état. Le changement ne naît que rarement de l’inertie. Il faut passer des orages et des montagnes infranchissables pour se donner une chance que l’univers aurait dû nous donner.

Alors, il faut entretenir la différence. Faire allégeance à l’intime et au profond et accepter de n’être rien et même moins que rien. Toujours utiliser ce conditionnel qui prouve encore que la décision ne dépend plus des convictions. Que tout dépend du vouloir d’un ailleurs, d’un autrement, d’un autre part…

Et il aurait fallu naître ailleurs et autrement. Et il aurait fallu ne pas être celui-là mais être un autre, à un autre moment. Et il aurait fallu que tout cela ne soit que transitoire, passager, clandestin et inutile. sans mémoire et sans souvenirs. Il aurait fallu…

Il serait préférable de se dire qu’être un autre ne constitue en rien une solution viable et pourtant, lorsque tout te ramène à cette identité qui ne te correspond pas, lorsque tout ce qui est extérieur te montre que tu n’es que cela et que tu dois rester cela et rien d’autre, alors il te reste le minimum de choix.

Il serait préférable de laisser tomber et de se dire que ce n’est pas soi mais qu’il en est ainsi et qu’il faut faire avec. Alors, soit on fait avec et la torture devient habitude et on vit avec et on a honte et, au final, on vit avec cette honte parce que l’on est plus que honte. Juste la honte de n’être que ça, ou de n’être vu qu’à travers ça et que, justement ce ça, ce n’est pas soi. Soit on refuse et alors, on reste seul avec soi mais on devient soi.

Il serait préférable de faire avec et de se dire que cela ne doit pas, ne peut plus être un handicap à l’avancée vers la fin et pourtant, être dans l’inconscient d’un autre puisque cette identité n’est pas soi. Rien n’avance, rien ne change et le monde te maintient et veut te maintenir en cette position qui n’est pas toi et que tu exècres mais comme tout le monde considère qu’elle te va bien parce qu’elle ne les concerne pas, alors forcément, tu ressens l’idée d’être seul contre tous, face à une chose insignifiante au final mais, qui détruit et pourrit ton horizon quotidiennement.

Il aurait fallu parce qu’il serait préférable que ceux qui ne sont pas concernés par les affres et les troubles de l’esprit ne puissent, en aucun cas, interférer et décider pour toi, si tu es dans le vrai ou si le vrai est le leur et non pas le tien.

Collane di fiori (colliers de fleurs)

Le rêve se construisait autour de cette utopie d’un sentiment supérieur et plus indestructible. Une chimère qui tenait l’univers et qui lui donnait constance. Et chaque jour, ce rêve s’estompe et se fissure par les coups de canif et les entailles dans la roche et la pierre de nos mondes. Sous couvert d’uniformisation sentimentale, l’obligation de se livrer à un cérémonial collectif afin d’atteindre le nirvana utopique.

Mais moi, si je ne souhaite ne pas me joindre à cette mascarade, moi, qui ne suis pas conçu pour ressentir ce type de sentiments, moi, qui ne veux pas ressentir ce type de sentiments, moi, qui ne suis que stupre et luxure, qu’ai je à faire des jets de fleurs et des colliers de magnolias?

Que cette obligation de sentiments soit faite pour tous mais qu’elle me laisse en paix. Je ne veux vivre que ce qu’il me reste à vivre sans connaître l’impératif d’un monde qui, de toute façon, me rejette ou dans lequel, au final, je ne souhaite pas entrer… Cette profusion de sentiments dégoulinants n’a de sens que si elle ne me concerne pas. Je n’y suis pas sensible et je ne veux pas y être sensible parce que justement, je suis trop sensible. Construire un mur protecteur contre les assauts de ce que le monde est, de ce qu’il construit, de ce qu’il veut qu’on devienne. Il faut être ce que l’on a décidé pour nous. Il faut être ce qui est prévu, ce qui est écrit. Puisqu’il est admis que cette époque ne correspond à rien, que cet univers ne correspond à rien, que la condamnation est désormais éternelle et inéluctable alors ainsi soit il. Il eut fallu changer de paradigmes tant de fois que cela devient exceptionnel de l’imaginer.

Et partout résonne cette litanie sombre d’une musique obligatoire et lancinante. Il faut que… tu dois…. et un petit coup d’impératif pour faire passer tout ça (toussa, toussa). On peut dès lors me taxer de différent, d’étrange, de borderline… C’est tellement rassurant de considérer celui qui ne suit pas la vague comme un « handicapé ». Handicapé sociétal. Incapable d’être dans le moule d’un monde qui n’a pas de sens ni de ligne. Soudain, l’idée d’être handicapé devient un avantage ou une raison de l’entretenir. Tout le monde veut être différent mais pourtant nous cherchons tous à être dans le moule. Alors moulons.

 

Eppure, continuare (et pourtant, continuer)

S’asseoir dans un des derniers bistrots encore existants et regarder, attendre que le monde propose quelque chose. A travers le regard fuyant des gens et les discussions insipides au comptoir, se rendre compte et voir la profondeur de cette solitude. Les problématiques, les interrogations, les rêves et même les souvenirs différents. D’autres préoccupations, d’autres moteurs qui font que les vies ne font pas les mêmes existences, les mêmes divergences. C’est dans l’épaisseur moite de ces sons envahissants que, soudain, la prise de conscience d’être un autre se fait. Et chercher à faire quelque chose de cette altérité. S’arrêter au bord du gouffre que constitue cette vie et considérer enfin que c’est celle qui est à vivre finalement.  Qu’il n’y aura que ça, que ce ne sera que ça et qu’il faudra bien faire avec parce que le choix n’existe plus. Deviner derrière les ruissellements de la pluie sur les baies vitrées de l’estaminet que ce ne sera pas encore aujourd’hui, que finalement tout cela va poursuivre son cours et que rien ne changera vraiment, parce que chacun se débat dans sa propre vie en faisant en sorte qu’elle soit le moins terne possible même si cela doit être un échec. Alors le rêve s’installe, l’envie d’une autre envie, l’accomplissement d’un autre destin, la fondation d’une utopie. C’est au travers de ces mondes intérieurs que la perte se fait plus douce. Se perdre au milieu de soi, dans ses propres méandres, en espérant se retrouver et sortir neuf de ce trajet. Et continuer.

Constater amer que le gris du ciel n’est que le reflet de la vie déconstruite qui guide les pas vers l’inconnu. Continuer d’attendre une improbable révolte, peut être même une révolution alors que le monde n’attend pas. Les événements passent, les jours changent, la nuit tombe et pourtant, continuer.

Comprendre que rien ne changera plus et l’admettre parce que cela épuise de puiser des forces qui n’existent plus. Reconnaître que l’erreur est factuelle et qu’elle réussit à se jouer du destin en offrant une porte de sortie qui en réalité n’existe plus. Mais continuer.

Agripper le haut des montagnes, louvoyer sur le tranchant des vagues, s’ébaudir devant la poussée des embruns verdoyants des champs et mesurer la perte et la décadence de la pluie sur les carreaux sales et ternes du bistrot pour mesurer l’étendue de la perte et la fin des illusions de l’enfance. Mais pourtant, continuer.

E non posso fare di piu silenzioso come silenzio (et je ne peux pas faire plus silencieux comme silence…)

Il serait temps de mettre les choses à plat et en route. Si je considère ce temps comme un facteur incompressible, alors mon système est cadré et borné. Absolument…. Mais contre l’indignité, d’où qu’elle vienne, l’important, c’est de conserver sa ligne et ses convictions…. l’important n’est pas d’avoir raison mais d’en être sûr… Lorsque le temps propose une démarche qui ne convient pas, ou plus, quelles possibilités s’offrent de construire un nouveau déroulé, une nouvelle lecture? … quoique je fasse, le temps va se dérouler de manière identique et inéluctable, je pourrais croire ou penser ou même envisager que, selon les événements, le temps ne passe pas de la même façon, et d’ailleurs, j’ai le sentiment que nous avons tous ce ressenti de moments éternels et d’autres inexistants… pourtant, il n’en est rien… une seconde demeure une seconde et ce qui change tout, c’est la façon de la remplir, de la combler, de la nourrir, de l’enrichir de la construire, de la faire… Je ne peux pas faire plus silencieux comme silence …
Tout ne se construit qu’à travers l’apprentissage et la compréhension limitée que je porte aux éléments… Je ne suis que la somme d’une compréhension limitée et réduite des choses qui m’entourent. .. Ce qui donne sens, c’est cette faculté à toujours envisager que je vais comprendre, que je vais avancer alors qu’en réalité, je ne fais qu’adapter mon existence à un milieu et un environnement… Il ne s’agit pas des fleurs et des légumes mais bien de ce que moi-même je suis, de ce que je construis autour de moi et qui devient plus fort que moi, puisque véritables créations de moi par moi. Je vais bien finir par créer mon propre monde qui va s’avérer à force de s’enrichir plus fort que ma simple volonté d’en changer… Ce n’est pas le changement qui m’effraie, c’est cette incapacité à la modification qui me bloque. En permanence s’émerveiller devant celui qui a osé le changement de vie et s’enfermer dans la sienne parce qu’elle est plus forte.
Je ne comprends pas tous ces gens que je ne connais pas et qui ne me connaissent pas non plus d’ailleurs…. Surtout qui ne me connaissent pas… c’est ça qui me choque… J’ai beau me forcer, j’ai beau chercher, j’ai beau lutter, je ne parviens toujours pas à faire plus silencieux comme silence.
En fait, tous ces gens m’apparaissent comme des clones, tous taillés dans le même costume, et portant tous le même nom… parce que sérieusement, ils ont tous un prénom de peluches … Le vrai problème pour moi, c’est qu’en réalité, je ne joue plus.

Vu et revu de crèche 3 (et ça ne va pas plaire mais faut que je vide la surcharge cognitive)

Les derniers jours ont été principalement marqués par les soubresauts judiciaires. Je ne suis pas juge donc je ne connais rien aux dossiers. Toutefois, les réactions suscitées par ces affaires me semblent toutes aussi hallucinantes les unes que les autres. Trois histoires bousculent principalement les chroniques (on va dire 4) et toutes ont, pour fond, les rapports entre les hommes et les femmes, à des degrés divers évidemment. Dans un premier temps, le meurtre involontaire, en glissant et sans faire exprès, par inadvertance et inattention, oups chef! j’ai glissé de la joggeuse qui ne courrait pas. Pour toutes les affaires citées, je rappelle que je ne connais pas les dossiers et que donc, je ne donnerai pas mon verdict. Il se trouve juste que cette ligne de défense fut celle proposée, dans un premier temps, par l’avocat de la défense du mari lui-même. On peut dire qu’il commence au taquet. Et les réseaux sociaux se sont vite emparés de cette vaste moquerie parce que étrangler une femme 5 minutes, lui changer ses vêtements, la transporter, la planquer, la brûler (omg), tout ça par accident, je dis juste chapeau l’artiste et vraiment, c’est ballot, c’est pas de bol… autant de mésaventures, c’est quand même un sacré concours de circonstances bien pourri. Mais bon cette histoire est sordide, ce qui me dérange, si tant est qu’elle puisse me déranger, c’est la réaction de la secrétaire d’état de je ne sais plus quoi, Schiappa (je ne sais même plus son prénom, vraiment ce gouvernement est composé d’inconnus qui s’efforcent de le rester pour moi… ils ont beau accumuler les conneries, je n’arrive pas à me souvenir d’eux… ) qui se permet de donner des conseils, des avis, des commentaires sur une affaire judiciaire en cours et nous sortir des termes de féminicide alors qu’il semble juste que ce ne soit que le crime d’un connard, faible et dépassé par tous les événements de sa vie. La faiblesse humaine, et en particulier masculine, n’est pas une découverte alors les néologismes sont un peu fallacieux.

A la limite, pourquoi pas… on oublie la présomption d’innocence, on oublie la justice, on oublie la non indépendance de la justice, on monopolise le temps de parole pour exister… ok… pourquoi pas… mais alors dans ce cas là, on va au bout de ses convictions… de la cohérence, de la constance… et on ne se lève pas pour acclamer un collègue empêtré dans une histoire de viol. Le ministre « Fais pas le malin » (quand je vous dis que les noms de ces gens me posent problème) est accusé de viol. Certes, l’histoire semble assez confuse, glauque, tortueuse etc mais de là à ce que la représentation nationale (je sais, c’est bizarre de considérer les députés LREM comme une représentation de quoi que ce soit mais ça s’appelle comme ça alors soit… ) se lève et applaudisse pour apporter, en notre nom à tous, puisque représentation nationale, son soutien à ce moment là, je troouve ça extrêmement déplacé mais apparemment suis-je le seul. Après Metoo, après balance ton porc, l’assemblée fait une standing ovation à un mec accusé de viol… et tout va bien… qu’on fasse une standing ovation pour son innocence une fois le procès passé, pourquoi pas… et ça serait encore malgré tout extrêmement maladroit selon moi, mais qu’on affiche son soutien à un accusé avant que justice ne soit rendue… c’est moi ou? Je ne sais pas mais si jamais « fais pas le malin » est condamné, il se passe quoi?

A contrario, Tarik lui, a dormi en prison. J’imagine que le dossier est plus solide et plus accablant. Toutefois, lui, ne bénéficie d’aucune présomption d’innocence. Il est déjà coupable. Il est juste à souhaiter qu’il soit réellement coupable parce que sinon il va falloir payer les journées de prison en préventive. Mais bon, il n’a pas eu le bon gout de se présenter à une élection sous la bannière lrem pour sauver sa peau, lui. Et je ne suis pas sûr qu’elle soit sauvable de toute façon. Donc lui aussi, est accusé de viol ou de comportements salopards, mais lui, il a une cicatrice donc il est coupable. En tout cas, il est mal barré. La justice décidera de la suite.

Et puis, il y a la future légende. Le gars sur lequel on écrira des dizaines de bouquins: Nordhal! Accusé du meurtre d’une pauvre gamine’ et là c’est juste horrible, et qui se retrouve mêlé à une quinzaine d’affaires louches. Que dire? 4 histoires sordides, 4 traitements différents, 4 non-dits, 4 présomptions d’innocence étrangement appliquées selon les cas… Les animaux malades de la peste, le retour.

Pour le reste, en bref, le pouvoir en place continue son immense foutage de gueule qu’il n’est pas de bon ton de critiquer. Nous allons avoir une loi sur les fake news et c’est le gouvernement qui décidera de ce qui est fake et de ce qui ne l’est pas, et dit comme ça quand même c’est plutôt comique. Après le decodex qui décide de qui on doit écouter, (parce que nous sommes trop cons, ne jamais oublier la pensée complexe), c’est au tour des sites internet, des pages FB et ainsi de suite qui se retrouvent contrôles. On assiste à une migration vers d’autres supports tels que VK de ce que certains nomment la dissidence ou la résistance. Mais Jupiter (main sur le coeur, toussa toussa…) qui augmente allègrement toutes les taxes fait le tour de l’Afrique en faisant des chèques (qui du coup sont en blanc non? puisque nous n’avons plus de fric?) clame encore que tout va bien, que les SDF ne dormiront plus dans la rue (bon son secrétaire d’état dit qu’ils sont 50 à Paris donc ça devrait être assez facile à loger), que les retraités vivront mieux (grâce à la baisse de leur pouvoir d’achat sans doute), qu’on doit faire un plan pour pousser les fonctionnaires à la démission sous la conduite de « Fais pas le malin » parce qu’il y en a trop. (C’est quand même un mec qui est accusé de viol, et je ne sais pas si c’est vrai, je m’en fous, mais c’est ce mec qui doit gérer des millions de personnes dont on exige la plus grande rigueur morale, la plus grande droiture et un casier vierge, mais tout à fait!), et un rapport de Bergé, (alors elle je me souviens de son nom à cause du bâton, et j’ai les moyens mnémotechniques que je veux, ) qui considère que les profs devraient vivre au plus proche des élèves qu’ils ont pour mieux comprendre leur attente et leurs problèmes. Evidemment, nous savons tous que les profs vivent à 250 bornes minimum de leur lieu de travail et prennent chaque jour le TGV pour rentrer dans leurs immenses pavillons de petites villes bourgeoises du bord de mer. Ah Aurore! Sa fiche wiki est un bonheur à elle seule. Je vous la met en lien, c’est rigolol… mais ça n’est pas parce qu’elle n’a jamais travaillé qu’elle est incompétente, attention. Ce n’est pas parce qu’elle change de pygmalion tous les ans qu’elle est incompétente et versatile… ce n’est pas parce qu’elle est attirée par les lumières des spotlights qu’elle est incompétente, versatile et insipide… non!!! Elle est naturellement tout ça et elle est naturellement une des représentantes les plus importantes de LREM… Hasard? Coïncidences? Il y a énormément de choses à faire sur l’éducation mais dire que les profs sont déconnectés de la vie des élèves et des familles quand on ne sait même pas à quoi ressemble un prof, c’est juste du macronisme dans toute sa splendeur et ça ne mérite pas la peine d’en rajouter. Je préfère m’acheter du nutella.